Protection de l'enfance : l'État appelé à agir vite pour les travailleurs sociaux
L'Etat doit agir vite et "fort" en faveur des travailleurs sociaux de la protection de l'enfance, via une revalorisation des salaires, écrivent des militants, élus et professionnels de ce secteur dans une tribune publiée par Le Monde, mardi 19 mars. "Nous avons besoin d'un engagement fort et rapide de la part de l'État en faveur des travailleurs sociaux, afin de garantir la prise en compte des besoins fondamentaux des enfants", peut-on lire dans ce texte publié à l'occasion de la Journée mondiale du travail social.
Associations et professionnels de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) tirent régulièrement la sonnette d'alarme, pointant du doigt un manque de moyens et d'effectifs, et estimant ne plus être en capacité d'assurer la prise en charge ni le suivi des mineurs en danger.
"Une nécessaire revalorisation des salaires"
Parmi les signataires figurent la cheffe de service à l'hôpital Necker-Enfants malades, Céline Greco, et la députée MoDem Perrine Goulet, anciennes enfants placées. Mais auss la sénatrice PS Laurence Rossignol ou encore le militant des droits des enfants Lyes Louffok, lui aussi passé par l'ASE.
"L'évolution des conditions de travail doit être une priorité, pour soulager les professionnels éprouvés par leur engagement physique et émotionnel. Cela passe par une nécessaire revalorisation des salaires, extrêmement dégradés par l'inflation", soulignent les quelque 200 signataires.
"Comment aujourd'hui pouvons-nous espérer attirer de nouveaux profils avec des salaires qui dépassent d'à peine 100 euros le Smic en début de carrière ?"
Les signataire de la tribunedans "Le Monde"
Actuellement, quelque 377 000 enfants font l'objet d'une mesure de protection au titre de l'ASE. Faute de professionnels disponibles, de nombreux établissements et services accueillant des enfants sont "contraints de réduire leurs capacités d'accompagnement, 5% ont même dû récemment se résigner à des fermetures totales de service", peut-on encore lire. "Les enfants confiés se voient alors contraints d'être accueillis en familles ou dans d'autres services, bien que ces déplacements ne correspondent pas à leurs besoins fondamentaux".
"Dans ces conditions, comment pouvons-nous offrir aux enfants protégés le soutien dont ils ont désespérément besoin ? Laisser aujourd'hui à l'abandon le métier de travailleur social de la protection de l'Enfance est une faute", estiment les signataires.
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