Protection de l'enfance : "On n'y est toujours pas", "il va permettre une politique de l'enfance stable", les associations réagissent après l'annonce de la création d'un haut-commissariat
"On n'y est toujours pas. On demandait la mise en place d'un ministère de plein exercice", réagit Hervé Laud, directeur de la prospective et du plaidoyer de l'association SOS Villages d'enfants, samedi 28 décembre sur franceinfo, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé la création d'un haut-commissariat à l'Enfance, en janvier. La présidente de l'Unicef, Adeline Hazan, exprime également "une certaine perplexité" face à cette annonce, dans un communiqué.
"Il reste de grandes questions pour savoir si on est au début d'une bonne nouvelle ou si on risque d'avoir un nouveau gadget", poursuit Hervé Laud. "Un haut-commissaire a-t-il un budget en propre" ou suffisamment de "poids" pour obtenir "des arbitrages budgétaires favorables à l'enfance" en France et à l'international, s'interroge-t-il. "Pour que ce haut-commissariat puisse avoir un impact réel, il devra disposer des moyens humains et financiers nécessaires", abonde Adeline Hazan. "À défaut, il risque de n’être qu’une mesure cosmétique, sans effet concret sur la situation des enfants en France".
"On se tient prêts à travailler avec le président de la République et avec le ou la haut-commissaire pour définir le périmètre et se donner des lignes directrices" d'ici à la fin du mandat d'Emmanuel Macron, indique Hervé Laud. Parmi les priorités des associations, le "plan de lutte contre les violences faites aux enfants qui est un immense chantier". Adeline Hazan pointe également "l’urgence" d'apporter des "solutions immédiates aux plus de 2 000 enfants sans hébergement à ce jour".
Davantage de stabilité, estime une autre association
"Le haut-commissariat va permettre de mettre en place une politique de l'enfance stable, sereine et pérenne", salue sur franceinfo Martine Brousse, présidente de l'association La voix de l’enfant, qui se "réjouit" de l'annonce de la création de cette instance en janvier par Emmanuel Macron samedi. "Il faut qu'il soit rattaché au Premier ministre et pas à un ministère quelconque", estime Martine Brousse, pour que ce haut-commissariat ait "les moyens financiers et humains pour déployer une politique de l'enfance et de protection de l'enfance".
"Cessons de demander des ministères et instaurons une politique sereine et pérenne ", affirme Martine Brousse qui souligne qu'en un an "nous avons eu quatre ministres de l'Enfance et de la Famille". L'association La voix de l'enfant demande la création d'un haut-commissariat "depuis deux ans" parce que "la politique de l'enfance demande une politique spécifique avec de la sérénité, de la hauteur et du temps".
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