Trois questions sur les violences faites aux enfants et aux adolescents

Des associations, des collectifs, des personnalités et des organisations syndicales engagées appellent à se rassembler samedi dans toute la France contre les violences faites aux enfants et aux adolescents.
Article rédigé par Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Illustration violences faites aux enfants. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Des mobilisations à l'appel de 56 organisations et associations, dont le collectif Enfantiste, contre les violences faites aux enfants et aux adolescents sont prévues dans 14 villes de France samedi 16 novembre en début d'après-midi. Des rassemblements se dérouleront notamment à Paris, à Bordeaux, à Marseille, à Lille ou encore Rouen. À cette occasion, franceinfo répond à trois questions sur les violences faites aux enfants et aux adolescents.

1 Combien d'enfants et d'adolescents sont victimes de ces violences ? 

Difficile de répondre à cette question précisément. Toutes ces violences ne sont pas forcément signalées, notamment quand il s'agit d'enfants très jeunes. Mais on peut citer les chiffres du 119, le service téléphonique Allo enfance en danger. En 2022, ce numéro a traité les situations de plus de 40 000 enfants. Plus de neuf auteurs présumés sur dix étaient des membres de la famille proche. 

Depuis la crise sanitaire, ces violences sont en augmentation. Entre 2020 et 2021, ce qu'on appelle "les violences intrafamiliales non-conjugales", c'est-à-dire non dirigées contre le conjoint ou la conjointe, ont progressé de 16%, selon le ministère de l'Intérieur. Il l'explique aussi par une libération de la parole. 

2 De quels types de violences s'agit-il ?

Il y a tout d'abord les violences psychologiques et les négligences. Elles étaient présentes dans la moitié des situations traitées par le 119 en 2022. Les violences physiques étaient aussi évoquées dans plus d'un tiers des situations traitées. Un enfant meurt tous les cinq jours en France sous les coups de l'un de ses parents, selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) publié en 2019.

Mais les enfants peuvent aussi être victimes de violences sexuelles. Ils sont 160 000 à y être exposés chaque année selon la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). Elle précise dans un rapport publié en 2023 qu'il s'agit d'une estimation réalisée à partir de différentes enquêtes parce que beaucoup de ces violences passent sous les radars. Les filles sont plus exposées aux violences sexuelles que les garçons. En 2020, une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a montré que près de quatre millions de femmes ont vécu ce type de violences quand elles étaient mineures contre 1,5 million d'hommes.

3 À quels risques sont confrontés les jeunes en ligne ?

Les enfants et adolescents sont aussi exposés à la violence en ligne, que ce soit sur les réseaux sociaux mais aussi les forums, les messageries instantanées comme Whatsapp ou les sites de jeux en ligne. Près d'un quart des familles a été confronté à du cyberharcèlement au moins une fois, selon l'association e-enfance, qui lutte contre le phénomène entre élèves.

Ces violences peuvent prendre différentes formes : moqueries, insultes, menaces mais aussi chantage à la webcam, ou échange de contenu sexuel non consenti.

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