Fin de vie : la présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie salue l'"équilibre" du projet d'Emmanuel Macron

Invitée, lundi, sur franceinfo, Claire Thoury, sociologue et présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie, réagit aux annonces d'Emmanuel Macron sur un projet de loi pour une "aide à mourir."
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Radio France
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Claire Thoury, présidente du comité de gouvernance de la convention citoyenne pour la fin de vie, était l'invitée de franceinfo, le 20 février 2023. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il me semble que c'est important de réussir à conserver un équilibre, en tout cas pour l'instant, entre une attente citoyenne qui est extrêmement forte et en même temps des appels à la prudence de certains", déclare, lundi 11 mars, sur franceinfo la sociologue Claire Thoury, en réaction à l'annonce par Emmanuel Macron d'un projet de loi, en avril, pour une "aide à mourir" très encadrée. Ensuite, "il y a le travail parlementaire qui va suivre", avec d'éventuelles modifications, rappelle la présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie.

Le texte "ouvre la possibilité de demander une aide à mourir sous certaines conditions strictes", explique Emmanuel Macron dans une interview à Libération et La Croix. Seuls les majeurs seront concernés à condition qu'ils soient "capables d'un discernement plein et entier", atteints d'une pathologie "incurable" avec "pronostic vital engagé à court ou moyen terme", et qu'ils subissent des souffrances "réfractaires" que l'on ne peut soulager.

"Ça va dans le sens de ce que la Convention a proposé"

Pour bénéficier de cette nouvelle "aide", le patient pourra en formuler la demande et recevra l'avis "collégial" de l'équipe médicale sous quinze jours. En cas d'avis favorable, il lui sera délivré une prescription, valable pendant trois mois, d'un produit létal qu'il pourra absorber seul. Ou, lorsqu'il est dans l'incapacité de le faire, avec l'assistance d'un membre du corps médical ou d'une personne volontaire qu'il aura désigné.

"Sur le choix des mots, ça va dans le sens, d'une certaine manière, de ce que la Convention a proposé", souligne Claire Thoury, même si "c'est plus cadré, plus prudent, il y a énormément de garde-fous qui sont mis en place". "On ne parle pas ni d'euthanasie, ni de suicide assisté, mais il y a bien une ouverture vers une aide à mourir qui est possible", ajoute-t-elle.

Il n'empêche, "c'est bien ça qui est proposé en fait : une forme de suicide assisté avec des exceptions d'euthanasie. Ce ne sont pas ces mots qui sont employés, sans doute pour dessiner ce fameux modèle d'aide active à mourir à la française qu'il avait annoncé le 3 avril devant les citoyens de la Convention."

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