Affaire Vincent Lambert : le CHU de Reims va saisir le Conseil d'Etat
L'hôpital veut obtenir l'annulation de la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne qui s'est prononcé contre l'euthanasie passive de ce trentenaire en état de conscience minimale.
Le combat de l'épouse de Vincent Lambert, en état de conscience minimale depuis cinq ans, contre le "maintien en vie artificielle" de son mari reçoit un soutien de poids. Après la femme du patient, c'est le CHU de Reims (Marne) qui annonce, mercredi 29 janvier, qu'il déposera un recours devant le Conseil d'Etat pour obtenir l'annulation de la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, qui s'est prononcé contre l'euthanasie passive de ce patient.
L'homme, âgé de 38 ans, est tétraplégique et en état pauci-relationnel depuis cinq ans, c'est-à-dire en état de conscience minimale, sans espoir de récupération depuis un accident de la route. "Conformément à la position exprimée par la ministre de la Santé, le CHU de Reims fera appel devant le Conseil d'Etat du jugement du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne en date du 16 janvier 2014", précise l'hôpital dans un communiqué.
Les parents du patient veulent son maintien en vie
Mardi, Rachel Lambert, la femme du patient, avait pour sa part annoncé son intention de saisir la plus haute juridiction administrative pour demander l'arrêt du "maintien en vie artificielle" de son mari, estimant que le "laisser partir" constituait "un acte d'amour". La ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait dit le 21 janvier que si l'épouse de Vincent Lambert saisissait le Conseil d'Etat, le CHU de Reims ferait également appel. Elle a réitéré sa position mardi sur i-Télé.
L'épouse de Vincent Lambert et une partie de sa famille avaient donné leur accord à l'arrêt de la nutrition et de l'hydratation artificielles du patient, en concertation avec l'équipe médicale du CHU de Reims où il se trouve actuellement.
Les parents, des catholiques traditionalistes opposés à l'euthanasie passive de leur fils, avaient saisi mi-janvier la justice et obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. Le tribunal avait estimé que "la poursuite du traitement n'était ni inutile, ni disproportionnée et n'avait pas pour objectif le seul maintien artificiel de la vie".
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