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"Les médecins se comportent comme si mon fils leur appartenait", estime la mère de Vincent Lambert

Viviane Lambert a lancé mercredi un ultimatum aux médecins du CHU de Reims, où son fils est hospitalisé. Elle menace de porter plainte au pénal si la décision d'arrêt des soins est maintenue.

Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Viviane Lambert lors d'une intervention à la librairie Kléber à Strasbourg (Bas-Rhin), le 13 juin 2015. (MAXPPP)

Viviane Lambert, la mère de Vincent Lambert, est sortie révoltée de sa rencontre avec les médecins du CHU de Reims, mercredi 15 juillet. La docteure Daniela Simon, la chef du service où le jeune homme tétraplégique est hospitalisé, a reçu tour à tour son épouse, son neveu, ses frères et sœurs et ses parents pour les informer d'une "nouvelle procédure en vue d'une éventuelle décision d'arrêt des traitements", selon Le Monde.

Les parents de Vincent Lambert, qui demandent de nouvelles expertises neurologiques, menacent à présent d'engager une procédure au pénal pour maltraitance contre les médecins. Francetv info a interrogé Viviane Lambert à propos de cette situation.

Francetv info : Que vous ont expliqué les médecins lorsque vous les avez rencontrés, mercredi ?

Viviane Lambert : Rien de constructif. On s'attendait à un apaisement, ça n'a pas été le cas. La docteure Daniela Simon a simplement annoncé ce qu'elle envisageait de faire [en vue d'arrêter les soins]. Mais Vincent n'est pas en fin de vie, il a évolué ! Il arrive à déglutir et à avaler. Je lui ai fait manger de la compote, boire de l'eau à la cuillère, mais [le médecin] refuse de regarder la vidéo.

Que reprochez-vous à l'équipe médicale ?

Ils agissent en tout-puissants ! Ils se comportent comme si Vincent leur appartenait, alors que nous sommes à son chevet au quotidien et qu'il n'est pas en fin de vie. C'est un scandale !

Il n'y a pas d'écoute, pas de respect pour les proches. A l'origine, le professeur Jean-Luc Novella [le nouveau chef de pôle] avait promis de ne pas prendre de décision sans consensus de la famille. Aujourd'hui, on ne parle plus de consensus.

Vous avez lancé un ultimatum aux médecins, mercredi. Pour quelle raison ?

On ne peut plus attendre, c'est très urgent pour Vincent. Soit la docteure Daniela Simon se récuse avant midi [jeudi 16 juillet], soit nous allons au pénal. Ce type de procédure peut prendre jusqu'à dix ans et concerne aussi ses collègues, peut-être que ça va la faire réfléchir.

Nous sommes en tout cas fermes et déterminés face à cette situation : nous ne la laisserons pas faire et nous allons continuer à nous battre. Certains juges de la Cour européenne des droits de l'homme n'étaient pas d'accord avec la décision et ils l'ont violemment exprimé. Donc cette nouvelle procédure judiciaire pourrait être différente.

Nous nous battrons en même temps pour faire transférer Vincent dans un autre établissement ou à domicile. Il a besoin de soins, de kinésithérapie, d'un fauteuil pour continuer à avancer. On a suffisamment perdu de temps.

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