Expliquez-nous les migrants à Calais : revivez notre matinale spéciale
Entre 6h et 9h, ce lundi matin, Fabienne Sintes et toute l'équipe de France Info étaient en direct de Calais. L'occasion d'aller à la rencontre des migrants, des associatifs, les policiers, des riverains et des élus.
Christian Salomé, président de l'Auberge des migrants
A Calais, le centre Jules Ferry sert d’accueil de jour. Tout autour, c’est la "jungle" comme l’appelle les migrants et la "lande", selon les pouvoirs publics. Un bidonville de tentes toléré par les pouvoirs publics et la ville de Calais.
"C’est mieux que rien, parce que ce n'était rien avant ", explique Christian Salomé. "C’est un petit bois plutôt qu’une jungle. Ce n’est pas un endroit sauvage mais une petite ville. " Mais ce "camp a été fait à la va-vite et c'est très dangereux. Il faut vraiment arriver à faire quelque chose où les gens sont plus abrités qu'actuellement. "
Jean-Marc Puissesseau, président de la CCI
Les relations sont meilleures depuis la mise en place du camp à Calais, mais la situation est loin d'être parfaite.
"Dans la ville de Calais certainement, mais en ce qui concerne le port le camp à beaucoup augmenté nos problèmes. Jusqu’à maintenant les rapports migrants, Calais, migrants, port, se passaient tout à fait correctement. Depuis un an, nous avons connu un afflux énorme de migrants et ils font tout pour essayer de gagner la Grande-Bretagne et monter à bord des camions, " constate Jean-Marc Puissesseau.
Malgré tout, il estime qu'"aujourd’hui, nous pouvons dire que nous avons une activité protégée. Les camionneurs, quand ils arrivent à Calais, peuvent aller à bord des bateaux avec une tranquillité parfaite. "
Laurent Roussel, président de l’Union Commerciale
Du côté des commerçants, la présence des migrants est un frein. "En 2014, les commerçants ont connu d’énormes difficultés, là où la présence des migrants était vraiment importante sur Calais. Beaucoup ont connu une baisse du chiffre d’affaires, allant jusqu'à 50% pour certains, " explique Laurent Roussel.
"C’est une situation très difficile et il faut que nous trouvions ensemble une solution. Les gens ne sont pas racistes mais le deviennent. C’est la haine qui s’installe parce que c’est la présence de ces migrants qui gêne la population. "
Les filières des passeurs. Le reportage d’Olivier Boy
Olivier Boy a suivi la police de l'air et des frontières de la découverte jusqu'au démantèlement d'une filière. Cela commence à 10h30 sur un parking, où l'on voit des Afghans se préparer à monter dans des camions pendant que les chauffeurs sont partis faire des courses.
Le témoignage d'Alpha, qui vit dans la jungle depuis 3 mois.
Alpha a installé une hutte, des panneaux et possède même des poules. "J’ai fait mon coin parce que je me respecte et je veux être quelqu’un dans ma vie. La maison que j’ai faite c’est ma culture. Je suis Peul. "
Alpha veut monter sa boutique car il veut dépendre uniquement de lui-même. "Je vais vendre des chips, de l’eau mais pas d’alcool parce que cela amène de mauvais gens. "
Natacha Bouchart, la maire Les Républicains de Calais
"Gérer la ville de Calais ce n’est pas que gérer les migrants. Je dois créer, comme un funambule, une certaine sérénité entre la partie humanité pour la sécurité des migrants, mais aussi une partie fermeté pour la tranquillité de l’ensemble de la population calaisienne, " explique Natacha Bouchart.
La maire de Calais assume totalement le centre car c'est elle qui l'a demandé. "Je l’ai imposé, mais le ministre de l’Intérieur, à un moment, a compris aussi pourquoi je voulais l’imposer. Aujourd’hui, le centre Jules Ferry est un centre humanitaire d’accueil. Depuis l’ouverture de ce centre l’ensemble des squats ont été évacués dans la ville de Calais. "
Mais Natacha Bouchart insiste sur le fait qu'"il faut un centre d'accueil de nuit organisé pour éviter les rixes. "
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.