Féminicide à Paris : ce que l'on sait du policier recherché pour le meurtre de sa compagne et de sa cavale
Le gardien de la paix de 29 ans est recherché depuis le 28 janvier, jour de la découverte dans son appartement du 19e arrondissement de Paris du corps d'Amanda Glain, âgée de 28 ans et morte par strangulation.
Son père l'appelle à "se rendre sans délai". Arnaud B., le gardien de la paix de 29 ans soupçonné du féminicide de sa compagne et visé par une enquête pour "homicide volontaire sur concubin", est toujours activement recherché, vendredi 18 février. Les enquêteurs sont à ses trousses depuis le 28 janvier, jour de la découverte, dans son appartement du 19e arrondissement de Paris, du corps d'Amanda Glain, âgée de 28 ans et morte par strangulation.
Que sait-ton de ce policier qui était affecté au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) et de sa cavale ? Franceinfo fait le point sur cette affaire.
Déjà connu pour des faits de violences conjugales
Arnaud B., né en 1992, avait passé le concours de gardien de la paix en 2014 et été admis à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 16 septembre de la même année, selon des documents consultés par franceinfo. Il a ensuite rejoint l'Ile-de-France et était affecté en Seine-Saint-Denis, au commissariat du Blanc-Mesnil.
Ce trentenaire brun aux cheveux rasés et à la barbe apparente avait déjà fait l'objet, en 2019, d'une alternative aux poursuites pour des faits de violences conjugales commis sur sa compagne de l'époque. Ces faits ne s'étaient pas produits à Paris. Il avait été convoqué pour suivre un stage de sensibilisation aux dangers des violences conjugales.
En l'appelant à se rendre sur BFMTV, son père l'a décrit comme "un brin possessif", mais "jamais" "colérique". Sur sa page Facebook, Arnaud B. apparaît en compagnie d'Amanda Glain, graphiste, sur une photo de groupe publiée le 2 janvier 2021 pour la nouvelle année. Cette dernière avait posté sur son blog un texte sur "la relation destructrice" dans un couple. Mais ce message date de juin 2020 et semble évoquer une relation plus ancienne. "J’étais plus jeune, naïve et rêveuse", écrit-elle.
Il avait interdiction de conserver son arme en dehors du service
Au printemps 2021, ce policier fragile psychologiquement avait écopé d'une sanction administrative, comme l'a révélé France Télévisions. Il n'avait plus le droit de porter son arme, en dehors de ses horaires de travail et devait ainsi la reposer systématiquement et impérativement à l'armurerie à chaque fin de journée. Mais en réalité, il rapportait son pistolet depuis des mois à son domicile, en toute illégalité.
En théorie, cette interdiction est renseignée dans un logiciel, Ares, présent au commissariat du Blanc-Mesnil. Il permet, entre autres, de contrôler les entrées et les sorties d'armes, mais aussi de signaler un policier interdit d'arme, ou ayant des restrictions. Selon une source policière à France Télévisions, ces mentions auraient été supprimées par un membre de la hiérarchie du commissariat. Une enquête IGPN est en cours et plusieurs policiers du commissariat du Blanc-Mesnil doivent être auditionnés.
Son véhicule et son arme retrouvés à Amiens
Ce pistolet 9 mm et deux chargeurs pleins ont été retrouvés à Amiens (Somme) le week-end du 12 et 13 février, a appris franceinfo de source proche de l'enquête mercredi, confirmant une information de RTL. Le 10 février, la préfecture de police de Paris avait finalement lancé un appel à témoins pour tenter de le retrouver, deux semaines après les faits.
Sur cet avis de recherche, la préfecture de police de Paris précise qu'il est porteur "d'un sac à dos type commando de couleur noire" et qu'il circule "à bord d'un véhicule Peugeot de couleur blanche, en mauvais état général, immatriculé DQ-759-HN". Des photos de la voiture ont également été diffusées. C'est grâce à cette publication, relayée par les médias et sur les réseaux sociaux, que la voiture a été reconnue par un riverain "sur le parking du Burger King d'Amiens-Sud", précise une source proche du dossier à l'AFP.
Il a retiré 1 500 euros dans l'Oise
L'une des dernières traces de vie d'Arnaud B. est un retrait de 1 500 euros à Breteuil (Oise), une commune située à une centaine de kilomètres de la capitale, a appris jeudi franceinfo de source judiciaire, confirmant une information du Point. Selon l'AFP, ce retrait date du 10 février, soit avant la découverte de sa voiture à Amiens.
"Je demande (...) aux personnes qui ont pu t'aider dans cette fuite inutile de se manifester le plus rapidement possible aussi (...) Fais-le pour Amanda, pour ses parents, sa famille, on a besoin de savoir", lance son père dans le message vidéo.
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