Fêtes de fin d'année : "C'est agréable de penser qu'on peut tout faire il faut partager", préconise une psychiatre pour alléger la charge mentale des femmes

Aurélia Schneider, psychiatre, conseille d'impliquer tout le monde lors de l'organisation chargée des fêtes de fin d'année : les enfants, le conjoint ou les invités lorsqu'ils sont chargés d'apporter quelque chose.
Article rédigé par franceinfo
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Une famille autour d'un repas de Noël, le 24 décembre 2020. (LILIAN CAZABET / HANS LUCAS)

"C'est agréable de penser qu'on peut tout faire mais soyons raisonnables il faut partager", préconise samedi 23 décembre sur franceinfo Aurélia Schneider, psychiatre, autrice de La charge mentale des femmes (Larousse). Questionnée sur la charge mentale accrue en période de fêtes, elle explique que les femmes sont encore plus impliquées dans la vie domestique que les hommes et qu'en période de fêtes "la charge mentale est maximale". Elle recommande donc de ne pas être perfectionniste et de mieux répartir les tâches : "Tout le monde doit mettre la main à la pâte".

franceinfo : Qu'appelle-t-on la charge mentale exactement ?

Aurélia Schneider : C'est le fait de devoir penser à une chose alors qu'on est ailleurs dans un autre domaine. C'est la situation de simultanéité de choses à faire et à penser qui crée la charge mentale. C'est le fait de devoir penser en même temps à des choses différentes, dans des lieux et à des moments différents. Ce concept a été décrit par une sociologue dans les années 1980 qui a étudié la question et ça a été repris en 2017 par une dessinatrice qui a repris la formule et la remise au goût du jour en l'appliquant aux situations domestiques.

Comment se matérialise cette charge mentale au moment des fêtes ?

Il faut penser à tout. Il faut avoir une gestion du temps qui soit impeccable. Très souvent la charge mentale est plus importante chez les gens perfectionnistes. Beaucoup de femmes ont envie que le repas soit parfait, que leur fête de Noël soit réussie, que leur intérieur soit impeccable. C'est un vrai problème parce qu'à ce moment-là la charge mentale est maximale. Se donner l'idée de tout faire, ça pose problème.

"Encore maintenant, dans les couples traditionnels, les femmes sont plus impliquées dans la vie domestique".

Aurélia Schneider, psychiatre,

à franceinfo

En plus, la plupart du temps, les femmes ont envie que ce soit parfait et que tout le monde soit bien et heureux. Ce sont des exigences légitimes mais très coûteuses psychologiquement.

Quelles sont les solutions pour soulager cette charge mentale ?

C'est le partage. Le fait aussi de se dire que si ce n'est pas parfait ce n'est pas grave, l'important c'est d'être ensemble. Il ne faut pas vouloir nettoyer sa maison du sol au plafond jusqu'à la cave mais faire le minimum et prendre du temps pour prendre soin de soi, prendre sa douche par exemple plutôt que de nettoyer la salle de bain. Il faut une répartition un peu plus homogène. Tout le monde doit mettre la main à la pâte : les enfants, les conjoints, les gens de l'extérieur qui doivent apporter quelque chose.

C'est agréable de penser qu'on peut tout faire mais soyons raisonnable il faut partager. Il y a des hommes qui sont performants et qui font leur part mais ce n'est pas la totalité et on est encore beaucoup dans le traditionnel.

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