86% des Françaises victimes d'au moins une forme d'atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue : un chiffre "absolument terrifiant"
L'enquête pointe "des comportements extrêmement divers, des insultes jusqu’au harcèlement et aux agressions", relève Gilles Finchelstein, le directeur général de la fondation Jean-Jaurès pour qui elle a été réalisée.
Selon une enquête IFOP pour la fondation Jean-Jaurès rendue publique lundi 19 novembre, 86% des Françaises ont, au moins une fois, été victimes d’une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue. Cette étude "doit être reçu comme un coup de poing à l’estomac", a estimé Gilles Finchelstein, le directeur général de la fondation Jean-Jaurès, lundi sur franceinfo.
Ce chiffre, 86%, est "absolument terrifiant" et "inquiétant", a-t-il déclaré en rappelant qu’il concerne "des comportements extrêmement divers, des insultes jusqu’au harcèlement et aux agressions". Autre chiffre marquant dans cette enquête, 60% des femmes de moins de 25 ans disent avoir été victimes d’un de ces comportements au cours de ces douze derniers mois.
Un quart des femmes victimes d'agressions sexuelles, de caresses ou d'attouchements
La situation la plus courant, déjà rencontrées par les trois quarts des Françaises : se faire siffler ou regarder avec insistance dans la rue. Viennent ensuite les injures, le harcèlement, dont près de la moitié des Françaises ont déjà été victimes : le fait d'être abordée de façon insistante dans la rue, d'être suivie. Des chiffres toujours plus effrayants quand on comptabilise le nombre de victimes d'agressions sexuelles, de caresses ou d'attouchements, qui concernent un quart des femmes.
Les victimes sont dans l'ensemble jeunes (moins de 35 ans), elles sont issues de milieux pauvres (beaucoup d'étudiantes) comme favorisés (la moitié des femmes cheffes d'entreprises disent avoir été victime d'atteinte ou d'agression sexuelle). L'orientation sexuelle est un facteur aggravant : les homosexuelles ou bisexuels sont trois fois plus embêtés dans la rue que les hétérosexuelles et sont deux fois plus nombreuses à avoir subi des attouchements.
Est-ce le nombre d’agressions qui ont augmenté ou est-ce la parole des victimes qui s’est libérée, un an après MeToo ? Il est encore trop tôt pour le savoir selon Gilles Finchelstein qui a toutefois expliqué qu’il est "possible" que ce qui n’était pas auparavant forcément perçu comme une agression sexuelle le soit aujourd’hui, ce qui pourrai expliquer l’ampleur des résultats de l’étude.
L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 004 femmes, composé d’un échantillon représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus. La représentativité a été assurée par la méthode des quotas (âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 25 au 30 octobre 2018.
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