Un informaticien crée un nouveau numéro "anti-relous" : "C'est super de s'être approprié ce genre de projet"
Deux mois après la suspension du premier numéro destiné à lutter contre le harcèlement dans la rue, un nouveau service a été lancé par un particulier.
Le 06 est différent, mais le principe est sensiblement le même. Un peu plus de deux mois après l'abandon provisoire du "numéro anti-relous", un nouveau numéro de portable destiné à lutter contre les situations de harcèlement sexuel a été lancé par Pierre-Aimé Imbert, un informaticien de 28 ans, rapporte Le Parisien, lundi 4 décembre. "Je trouve ça super de s'être approprié ce genre de projet", s'est réjouie Clara Gonzales, l'une des militantes à l'origine du premier numéro "anti-relous", contactée par franceinfo.
Le principe ? Si vous vous estimez harcelé(e), "dans la rue ou sur internet", précise l'initiateur de ce service, et que votre interlocuteur vous demande votre numéro de téléphone, vous pouvez lui donner celui-ci : le 06 60 31 10 33. En retour, le harceleur recevra ce message :
Si vous recevez ce message, c'est que votre interlocuteur (trice) estime que vous harceliez. Veuillez ne plus l'importuner ainsi !
Le texto envoyé par le 06 60 31 10 33
En quoi ce service se différencie-t-il de celui lancé fin octobre par Clara Gonzales et Elliot Lepers ? Pierre-Aimé Imbert veut s'adresser à un public plus large et pas uniquement aux femmes. "Les relous ne sont pas que des harceleurs et les victimes pas juste des femmes hétéros", explique cet ancien homme battu, qui a lancé le numéro avec sa compagne actuelle. "Nous voulons parler des homos, des lesbiennes, des transgenres." "Leur idée n’était pas mauvaise mais pas suffisamment réfléchie", poursuit-il en affirmant avoir contacté Clara Gonzales et Elliot Lepers. Pour le moment, trois semaines après le lancement de la plateforme, celle-ci a reçu une quarantaine de messages.
Un système pour empêcher les spams
Autre amélioration : Pierre-Aimé Imbert a pu obtenir auprès de l’opérateur Bouygues de pouvoir envoyer de manière illimitée ses messages aux harceleurs. Que se passe-t-il en cas d'acte malveillant, comme l'envoi massif de messages pour saturer le système, comme ce fut le cas pour le premier "numéro anti-relous" ? L'informaticien a conçu un système d’alerte permettant de bloquer automatiquement tout message au-delà du cinquième envoyé.
Clara Gonzales et Elliot Lepers n'ont pas le souvenir d'avoir été contactés par Pierre-Aimé Imbert, mais ils se réjouissent de voir que leur initiative a été reprise. "On serait heureux d'en discuter", réagit le militant auprès de franceinfo. Ils travaillent toujours pour améliorer le premier numéro lancé, "même si, aujourd'hui, on est plus occupés par l'enquête après les pressions que nous avons subies".
Eliott Lepers reconnaît que leur numéro était principalement destiné aux femmes victimes de harcèlement, "mais on l'a toujours revendiqué, c'était un projet ponctuel qui correspondait à une actualité [l'affaire Weinstein puis "Balance ton porc"]. C'était un choix militant", se défend-il. "Je trouve ça très bien de mettre à profit son vécu et ses expériences pour lutter contre toute forme de violence", ajoute Clara Gonzales.
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