L'abbé Pierre accusé d'agressions sexuelles : "Pour nous, ce n'était pas le premier cas qui devait être révélé", estime une ex-membre de la commission Sauvé

"Le cas de l'abbé Pierre était déjà connu du grand public par des biographies publiées au début des années 1980", assure Anne Lancien, dimanche sur franceinfo. La commission Sauvé avait déjà recueilli des témoignages sur le défenseur des sans-abris.
Article rédigé par franceinfo
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L'abbé Pierre, le 13 décembre 1988 à Paris. (GILLES LEIMDORFER / AFP)

"Pour nous, ce n'était pas le premier cas qui devait être révélé de toute façon, puisque c'était déjà connu" et que "l'abbé Pierre était décédé", a déclaré dimanche 21 juillet sur franceinfo Anne Lancien, spécialiste du fait religieux et ex-membre de la commission Sauvé sur les violences sexuelles dans l'église catholique.

Lors de l'enquête (2019-2021) de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), "on avait trois témoignages" sur des agressions sexuelles de la part du défenseur des sans-abris et des mal-logés, indique-t-elle. Dans une tribune publiée samedi dans Le Monde, quatre membres de la Ciase, dont Anne Lancien, écrivent que "la compulsion sexuelle de l'abbé Pierre qui débouche dans l'agression récidivante parait indubitable".

"D'autres révélations dans les jours qui viennent"

Pour la chercheuse, "le cas de l'abbé Pierre était déjà connu du grand public par des biographies publiées au début des années 1980". "On a rencontré beaucoup de cas de prêtres qui avaient été auteurs de violences sexuelles, donc pourquoi révéler ce nom plutôt qu'un autre ?", interroge-t-elle. "On a révélé des noms lorsqu'ils étaient connus, lorsqu'il y avait risque de récidive, lorsque ces prêtres ou ces moines étaient encore en activité et qui n'avaient pas fait l'objet de révélation", défend Anne Lancien. Selon les témoignages recueillis, "on comprend la violence de ces actes et qu'il n'y avait pas effectivement consentement", explique la membre de la Ciase.

"Il risque vraisemblablement d'y avoir d'autres révélations dans les jours qui viennent", assure Anne Lancien car "plus la parole se libère, plus d'autres victimes osent parler par la suite". "C'est quand même compliqué pour les victimes" de "parler face à une figure aussi charismatique que l'abbé Pierre", a-t-elle ajouté.

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