"L'amour court les rues" : 25 victimes présumées d'un graffeur parisien déposent plainte pour viols et agressions sexuelles
Les faits présumés se seraient produits sur plus de dix ans, dans le quartier de Montmartre, dans le 18e arrondissement de Paris, entre 2009 et avril 2020. Une première plainte avait entraîné l'ouverture d'une enquête préliminaire en juin.
Vingt-cinq femmes ont déposé une seule et même plainte mardi 7 juillet, en début d'après-midi, auprès du procureur de la république de Paris, pour viols et agressions sexuelles à l'encontre d'un célèbre graffeur parisien, auteur des tags "L'amour court les rues", a appris franceinfo, confirmant une information du journal Le Monde et du magazine Neon. Mais il s'agit d'une deuxième plainte concernant l'artiste. Franceinfo a en effet appris auprès du parquet de Paris qu'une enquête préliminaire a déjà été ouverte le 26 juin 2020 pour les mêmes chefs à la suite d'une première plainte déposée contre lui par une autre plaignante. Les deux plaintes ont donc été jointes à l'enquête préliminaire.
INFO NEON - "L'amour court les rues" : 25 plaintes visant Wilfrid A., dont 12 pour viol et 13 pour agression sexuelle, et impliquant 4 mineures, ont été déposées aujourd’hui devant le parquet.https://t.co/GSA3xcrLCI
— NEON (@neon_mag) July 7, 2020
Les faits présumés dénoncés par les 25 femmes se seraient produits sur plus de dix ans, dans le quartier de Montmartre, dans le 18e arrondissement de Paris, entre 2009 et avril 2020. Douze femmes sont des victimes présumées d'un viol qui aurait été commis par ce graffeur, treize des victimes présumées d'une agression sexuelle. Toutes étaient âgées de 16 à 26 ans au moment des faits présumés.
La plainte des 25 victimes présumées est portée par deux avocates spécialisées dans les affaires de violences sexuelles, maître Valentine Rebérioux et maître Louise Bouchain. Elles ont reçu le premier coup de fil d'une femme il y a une dizaine de jours :
Nous n'avons jamais vu une affaire d'une telle ampleur. Toute la journée, des femmes nous contactaient pour nous raconter la même histoire.
Valentine Rébérioux, avocateà franceinfo
"La manière dont ces jeunes femmes ont été abordées par cet homme est toujours la même, ajoute l'avocate. Il les a contactées à chaque fois à des fins professionnelles, en se vantant très largement de sa renommée et de l'influence qu'il aurait dans des milieux artistiques et dans la mode. Il leur propose alors de les prendre en photo. Elles débarquent à l'adresse indiquée, sauf que c'est son domicile, et c'est à ce moment-là que les choses dérapent. Sous prétexte de les détendre, il va les agresser sexuellement et pour certaines d'entre-elles, cela ira jusqu'au viol."
Le graffeur nie les faits
"Le point commun de toutes ces femmes, c'est que depuis des années, elles pensent que tout ceci est de leur faute, poursuit maître Rebérioux, avocate des victimes présumées. Quand on s'aperçoit que des dizaines et des dizaines de femmes ont vécu exactement la même chose, le poids de la culpabilité s'inverse."
Contacté par franceinfo, l'avocat du graffeur-photographe, maître Joseph Cohen-Sabban, déclare que son client "nie les faits" et qu'il "ne sait même pas qui l'attaque". Il ajoute qu'il a l'intention de "se défendre." Depuis quelques semaines, des militantes féministes ont transformé le "l'amour court les rues" par "le violeur court les rues".
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