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#PayeTaPlainte : la difficulté des femmes à porter plainte est la conséquence d'une "culture du viol", selon le collectif à l'origine du mouvement

Lucie Groussin, qui fait parties des militantes féministes du Groupe F, a expliqué, mercredi sur franceinfo, que les témoignages de femmes victimes de violences sexuelles compilés et publiés n'étaient pas "une étude scientifique", mais "un reflet de la réalité".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Témoignages recueillis sur le Tumblr "Paye ta police". (CAPTURE D'ÉCRAN TUMBLR)

Les militantes féministes du Groupe F et l'équipe du Tumblr "Paye ta police" ont compilé et publié, mardi 3 avril, des centaines de témoignages de femmes victimes de violences sexuelles, qui racontent leurs difficultés à porter plainte dans les commissariats. Mépris, refus de prendre la plainte, banalisation du viol ou moqueries, les difficultés rencontrées par les femmes sont diverses et témoignent d'une "culture du viol" encore très présente dans notre société, estime, mercredi sur franceinfo, Lucie Groussin du Groupe F.

>> "Vous allez lui ruiner la vie" : des centaines de femmes racontent leurs difficultés à porter plainte pour violences sexuelles

Ces témoignages ne sont pas "une étude scientifique", précise Lucie Groussin, mais sont "un reflet de la réalité qui montre que la mauvaise prise en charge des femmes victimes par les forces de l'ordre ne concerne pas des cas isolés, ou des erreurs ponctuelles". En 10 jours, plus de 500 femmes ont témoigné, explique Lucie Groussin, ce qui démontre qu'il s'agit bien "de faits récurrents, massifs et signifiants".

#MeToo comme point de départ

Le recueil de témoignages est parti du mouvement #MeToo et de la réaction de "beaucoup de responsables politiques" qui reprochaient aux femmes qui témoignaient sur les réseaux sociaux de ne pas aller porter plainte. "On avait toujours des témoignages de femmes qui nous disaient : ce n'est pas si simple de porter plainte", explique Lucie Groussin.

"C'est toute la population qu'il faut encore éduquer à ces questions" avec, pourquoi pas, une formation plus spécifique et plus généralisée des policiers, propose Lucie Groussin. Elle prend l'exemple des violences conjugales où, pour que "les femmes trouvent la force de quitter le domicile conjugal, il faut [en moyenne] sept allers-retours. Et si on ne le sait pas, on ne peut pas le deviner".

Lucie Groussin évoque aussi les nombreux "jugements" subis par les femmes qui relèvent "de la culture du viol où l'on fait peser sur la victime la responsabilité du crime". Il faut donc "éduquer dès la petite enfance", propose la militante.

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