"Vous allez lui ruiner la vie" : des centaines de femmes racontent leurs difficultés à porter plainte pour violences sexuelles
Des militantes féministes ont compilé 500 témoignages de femmes victimes de violences sexuelles afin d'alerter l'opinion et les autorités sur la difficulté de porter plainte.
"Je suis allée au commissariat pour déposer une plainte pour tentative de viol dans le cadre de mon boulot. Je suis barmaid et le policier m'a répondu que travailler en jupe était une incitation au viol." Ce témoignage, et plusieurs centaines d'autres, ont été recueillis par le mouvement féministe Groupe F. Mardi 3 avril, ces militantes les publient pour alerter l'opinion sur la difficulté de porter plainte pour violences sexuelles en France.
#PayeTaPlainte, c'est une enquête inédite lancée par Le Groupe F et @PayeTaPolice. Déroulez, partagez. ⤵️ pic.twitter.com/hY7IsniXPF
— Le Groupe F (@LeGroupe_F) 3 avril 2018
Refus de prendre la plainte, découragement, minimisation de la violence subie, banalisation des faits, moqueries, propos sexistes, culpabilisation de la victime… Au total, plus de 500 femmes ont raconté leurs déconvenues dans des commissariats. Des informations compilées sur une carte de France et diffusées avec le hashtag #PayeTaPlainte.
"Vous voulez vraiment porter plainte ?"
"Mineure, j'ai voulu porter plainte après qu'un homme s'est masturbé à côté de moi dans le train. Le policier m'a expliqué que je n'avais pas à prendre le train toute seule, raconte l'une de ces femmes. Il a ensuite appelé ma mère pour lui expliquer qu'elle était une mère indigne."
"Ce n'est pas grand-chose", "Pensez à vos enfants", "Ça pourrait se retourner contre vous", "Vous voulez vraiment porter plainte ?"… De nombreuses femmes disent avoir dû faire face à ce genre de réflexions de la part des gendarmes ou des policiers. "Ces comportements, nombreux, ont pour conséquence de décourager les victimes, parfois d’ajouter à la maltraitance déjà subie", expliquent les militantes féministes.
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