Viols : comment mieux prendre en compte les plaintes
À peine 13% des victimes de viol portent plainte ; 82% des femmes qui se rendent au commissariat sentent un grand malaise, puisqu'il existe encore de policiers qui prennent les victimes pour des coupables.
Avant d'oser porter plainte, Julie a attendu plus de cinq ans. Pousser la porte d'une gendarmerie et dénoncer son viol après une soirée dans son appartement, pour elle ce devait être le début de la reconstruction. Mais son audition face à un gendarme devient très vite une nouvelle épreuve. Sa plainte est alors transmise à un commissariat. Julie est à nouveau entendue, par un policier cette fois. Selon elle, il la met en garde : sa carrière pourrait être compromise. "Il m'a dit (...) 'Si on poursuit cet homme-là, on ira surement en Cour d'assises. On va tout dépouiller, votre vie sexuelle, les fréquentations que vous aviez..., et il me dit 'il vaut mieux qu'on classe sans suite'. Et je suis repartie comme ça", assure la femme.
Parole contre parole
Aucune preuve matérielle, parole contre parole, comme dans 9 cas sur 10, la plainte est classée sans suite. Comme elle, 82% des victimes de violences sexuelles disent avoir mal vécu leur dépôt de plainte. Pour améliorer leur prise en charge, 1 300 policiers ont été spécialement formés à un accueil pensé pour les victimes. Depuis l'an dernier, les victimes ont désormais 20 ans pour déposer des plaintes pour viol, six ans pour agressions sexuelles, avant que les faits ne soient prescrits.
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