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Procès Le Scouarnec : face à des victimes "tétanisées", le chirurgien accusé de pédophilie "parlera", selon son avocat

Joël Le Scouarnec comparaît à partir de vendredi matin devant la cour d'assises de Charente-Maritime, à Saintes. Un premier procès qui ne concerne que quatre de ses victimes présumées. 

Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Le palais de Justice de Saintes (Charente-Maritime) où est jugé Joël Le Scouarnec.  (MARGAUX STIVE / RADIO FRANCE)

C'est la première fois que Joël Le Scouarnec va s'exprimer. La première fois aussi que les victimes vont le revoir, pour certaines près de 30 ans après les faits. La justice soupçonne le chirurgien d'avoir agressé au moins 349 enfants, notamment dans des hôpitaux.    

Arrêté en 2017 après avoir été dénoncé par une petite voisine, le chirurgien, qui se décrit lui-même comme "un pédophile", comparaît notamment pour viols et agressions sexuelles sur quatre victimes présumées : sa voisine qui l'a dénoncé en 2017, deux de ses nièces agressées entre 1989 et 1999 et âgées de 3 à 9 ans à l'époque des faits, et une patiente qu'il a opérée en 1993 à la Clinique de Loches (Indre-et-Loire).

Demande de huis clos

Ces agressions, Joël Le Scouarnec les a reconnues devant la juge d'instruction. Avec ce procès, les parties civiles et leurs familles attendent les explications du chirurgien. "Elles sont tétanisées", explique l'avocate des deux nièces de Joël le Scouarnec, maître Delphine Driguez . Elles sont "très angoissées à l'idée de voir leur oncle, mais elles veulent une sanction à la mesure de ce qu'elles ont vécu".

Jérôme Loiseau, le père de la petite fille qui l'a dénoncé la première, se montre combatif. "Je suis prêt, ma fille aussi", assure-t-il. "Elle est tellement courageuse qu'elle m'a dit "papa je veux aller au procès, dire que le monsieur il est méchant", raconte son père ému.

Elle n'ira pas, je ne vais pas l'amener devant ce fou.

Jérôme Loiseau, père d'une victime

à franceinfo

Les parents de la fillette veulent un procès public pour "briser le silence", ce qui est loin d'être gagné. Pour autant, ils n'y emmèneront pas leur petite fille. Les nièces de Joël Le Scouarnec, elles, demandent le huis clos. La question sera débattue vendredi à l'ouverture du procès, ce sera ensuite à la cour d'en décider.

Joël Le Scouarnec "assumera les faits qu'il a commis"

Tout l'enjeu du procès qui s'ouvre, c'est d'entendre pour la première fois Joël Le Scouarnec donner sa version des faits, devant ses victimes présumées.

"Il est prêt à se battre, à assumer ce qu'il a fait, et à contester aussi ce qu'on lui reproche et qu'il n'a pas commis. Il ne sera pas muet, il ne sera pas silencieux, il parlera", assure son avocat, maître Thibaut Kurzawa.  

La cour d'assises de Charente-Maritime à Saintes, où doit être jugé Joël Le Scouarnec.  (MARGAUX STIVE / RADIO FRANCE)

"Joël Le Scouarnec explique que depuis qu’il est détenu il cherche à comprendre pourquoi et comment il en est arrivé là. Il est suivi psychologiquement et il cherche à comprendre comment cette spirale dans laquelle il s’est inséré, a pu déjà naître, et a pu se développer au cours de ces dernières décennies. Il était dans une certaine addiction. Après en avait-il conscience lorsqu’il écrivait et collectait ces images ? Il attend impatiemment son procès pour avoir, peut-être aussi, des réponses à tout cela", analyse son avocat.    

Le procès doit durer trois jours, vendredi 13, lundi 16 et mardi 17 mars. Le chirurgien encourt 20 ans de réclusion criminelle.

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