Une petite histoire du sexisme à travers le mot "salope"
Le mot le plus utilisé dans le harcèlement public "salope" a pris au fil du temps une connotation morale et sexuelle qui peut dénoter un certain sexisme.
Le mot salope, nous indique la professeure de linguistique Laurence Rosier dans une interview pour Brut, "vient du mot 'sale' et puis du mot ‘hoppe’ ou ‘huppe’ qui signifie ‘petit oiseau qui pue’ ".
L’équivalent masculin, salop, est beaucoup moins utilisé. Salaud est en revanche plus courant : ce mot "vient aussi de sale, tout simplement", indique la professeure, mais une nuance existe quant au jugement qui s’applique sur les personnes désignées.
Quand le mot se charge de sens
"Très vite, ajoute Rosier, le mot [salope] va se charger de connotation morale". Au-delà de sa désignation étymologique qui signifie sale, le mot cible une femme "manipulatrice".
La professeure indique qu’ "au XIXème siècle, le mot va se charger d’une connotation sexuelle", avec les prostituées de rue accusées de transmettre toutes les maladies vénériennes "puisqu’elles sont sales".
Salaud ne peut donc être le pendant masculin de salope puisque ce mot "est resté dans une connotation morale". À l’inverse, salope, devenu alors "connoté moralement et sexuellement", se retrouve chargé de sens et gagnera la popularité qu’on lui connaît aujourd’hui.
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