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Vidéo "Bla-bla-bli, bla-bla-bla..." : Clémentine Autain se moque des propositions de Marlène Schiappa contre les féminicides

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Article rédigé par franceinfo
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Interrogée sur franceinfo mardi sur les propositions contre les féminicides de la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa, la députée La France insoumise Clémentine Autain a ironisé sur "une opération de pure communication".

Clémentine Autain, députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis, dénonce mardi 9 juillet sur franceinfo "une opération de pure communication" après l'annonce du gouvernement de l'organisation d'un Grenelle des violences faites aux femmes. "Bla-bla-bli, bla-bla-bla...", ironise la députée. "Ça fait un moment qu'on s'assoit autour des tables, on le connaît le diagnostic, affirme-t-elle. Il faut répondre en urgence."

On est dans une opération de pure communication. Ce que nous attendons, ce sont des mesures sonnantes et trébuchantes qui permettent de passer un cap dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

Clémentine Autain

à franceinfo

Clémentine Autain dénonce l'utilisation du terme "Grenelle" par Marlène Schiappa. La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations a annoncé dimanche 7 juillet un "Grenelle des violences conjugales" en septembre à Matignon, pour enrayer le phénomène des féminicides. "Cette expression de Grenelle est particulièrement impropre, estime Clémentine Autain. Je voudrais rappeler que les accords de Grenelle, c'est en 1968 et c'est par exemple des mesures du type 35% d'augmentation du smic. C'est juste pour se rendre compte ce que signifie le terme de Grenelle, en termes d'ampleur."

Depuis le début de l'année, au moins 74 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint : "Ce chiffre, on le connaît et on sait aussi le nombre de viols, le harcèlement sexuel. Tout cela, on le sait", souligne Clémentine Autain. Il faut donc, selon elle, des "mesures d'urgence" comme par exemple "200 places ouvertes tout de suite".

Quand je reçois des femmes en Seine-Saint-Denis, qui essaient de partir parce qu'elles ont un conjoint violent, que j'appelle la préfecture, le 115 et qu'on me dit qu'il n'y a pas de places, j'en ai mal au bide.

Clémentine Autain

à franceinfo

Mais Clémentine Autain demande que le gouvernement aille plus loin : "Il faut multiplier les ordonnances de protection. Il faut également des places dans les hébergements d'urgence, des moyens pour le mouvement associatif. Il faut de la formation" pour les policiers et les magistrats. "Cela coûte de l'argent c'est vrai, mais il le faut", insiste-t-elle, appellant à ce que "la justice puisse traiter en temps et en heure les dossiers".

Le budget alloué par le gouvernement, une "plaisanterie"

La députée de La France insoumise montre en exemple l'Espagne, qui consacre une part plus importante de son budget à la lutte contre les violences faites aux femmes. Le gouvernement français annonce un budget global de 530 millions d'euros en 2019. Un chiffre "totalement faux", selon Clémentine Autain, qui avance celui de 78 millions. "En Espagne, où ils ont fait une vraie grande loi cadre contre les violences faites aux femmes, même en pleine austérité, ils en sont à 0,54 euro par habitant dépensé contre les violences faites aux femmes, là où nous en sommes à 0,38 euro en France, un pays qui normalement devrait développer davantage de moyens. Le budget pour les droits des femmes en France c'est 0,0066% du budget national. C'est une plaisanterie."

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