: Vidéo Cécile Duflot victime de harcèlement : "Je ne pensais absolument pas que ça aurait autant d'écho"
Harcelée depuis trois ans par un homme déjà jugé trois fois, condamné à de la prison et qui "'rerererecommence", l'ancienne ministre a jeté l'éponge sur les réseaux sociaux. "Ça pourrit notre société", témoigne-t-elle.
"Je ne pensais absolument pas que ça aurait autant de d'écho. J'ai reçu des milliers de messages", a déclaré sur France Inter lundi 7 décembre Cécile Duflot, la directrice générale d'Oxfam France et ancienne ministre écologiste du Logement. Cécile Duflot a annoncé mardi 1er décembre qu'elle quittait un temps les réseaux sociaux, à cause du harcèlement qu'elle subit. "Depuis trois ans un homme me harcèle par différents moyens. Il y a eu trois procès, il est allé en prison. Il vient de 'rerererecommencer'. Des dizaines de messages, même argumentaire et menaces régulières de me tuer, violer ma fille et moi ou se tuer", avait-elle raconté lors de l'annonce de son retrait sur Twitter.
"Si j'ai accepté d'en parler, c'est parce que j'ai reçu beaucoup de messages de femmes qui disent 'Tu vas le faire pour toutes celles qui ne peuvent pas parler'. 60% des jeunes filles de moins de 25 ans disent qu'elles ont déjà été harcelées, notamment sur les réseaux sociaux", a relaté l'ancienne ministre. "Mon cas particulier est un peu lourd parce que ça fait très longtemps, et ça a pris des proportions importantes. Je n'y arrivais plus. J'étais fragilisée", a-t-elle confié.
"Ce n'est pas un petit phénomène, mais ce n'est pas non plus une fatalité"
Cécile Duflot a appelé à "ne pas minimiser" quand ça arrive à quelqu'un autour de vous et à "ne pas hésiter à porter plainte". "J'ai mis du temps à comprendre à quel point c'était violent. Ça touche à votre intimité. C'est le psychiatre qui m'a expertisée pour le procès qui m'a expliqué."
L'ancienne ministre du Logement a questionné les moyens de la justice. "Ce n'est pas normal. On va avoir un quatrième procès en trois ans. Je pense qu'il faut des moyens, notamment pour le suivi judiciaire, pour les services d'insertion et de probation, pour les services psychiatriques", a-t-elle développé alors que l'homme qui la harcèle est sorti de prison il y a un mois et que son prochain rendez-vous psychiatrique n'est pas avant le mois de janvier.
"Ça pourrit notre société et c'est surtout les réseaux sociaux. Ça a augmenté les capacités. Je suis toujours très touchée par les très jeunes filles, les adolescentes qui sont victimes de cyberharcèlement. Je pense qu'il faut prendre ça au sérieux. Ce n'est pas un petit phénomène, mais ce n'est pas non plus une fatalité", a conclu Cécile Duflot.
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