Vidéo Des boîtes aux lettres pour recueillir les mots d'enfants victimes d'agressions sexuelles

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 4min
Une simple boîte aux lettres, c'est ce qui a permis de stopper le calvaire vécu par Lily et par tant d'autres enfants victimes de violences quelles qu'elles soient. Imaginées par Laurent Boyet et installées dans les écoles, elles permettent aux enfants dans le besoin d'y "écrire ce qu'ils ne peuvent parfois pas dire".
VIDEO. Des boîtes aux lettres pour recueillir les mots d'enfants victimes d'agressions sexuelles Une simple boîte aux lettres, c'est ce qui a permis de stopper le calvaire vécu par Lily et par tant d'autres enfants victimes de violences quelles qu'elles soient. Imaginées par Laurent Boyet et installées dans les écoles, elles permettent aux enfants dans le besoin d'y "écrire ce qu'ils ne peuvent parfois pas dire". (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions
Une simple boîte aux lettres, c'est ce qui a permis de stopper le calvaire vécu par Lily et par tant d'autres enfants victimes de violences quelles qu'elles soient. Imaginées par Laurent Boyet et installées dans les écoles, elles permettent aux enfants dans le besoin d'y "écrire ce qu'ils ne peuvent parfois pas dire".

Emilie, la maman de Lily, raconte comment sa fille âgée de 10 ans a pu briser le silence grâce à une boîte aux lettres installée à l'école. "Elle avait laissé un petit mot disant : 'Il met sa partie du bas dans ma partie du bas. J'essaye de m'enlever, mais je n'y arrive pas'", explique Emilie, choquée d'apprendre que le grand-père paternel de Lily l'agressait sexuellement. Lily lui avoue : "Des fois, je voulais descendre et le dire, mais j'arrivais en haut des escaliers, j'arrivais plus à le dire. C'était bloqué." Cette boîte aux lettres lui a vraiment permis de se libérer de ce poids insoutenable pour un enfant.

"Voilà nos boîtes aux lettres. On a vraiment voulu un objet simple", explique Laurent Boyet, président de l'association Les Papillons à l'origine de cette initiative. Déployées principalement dans les écoles et clubs sportifs, à l'abri des regards indiscrets, ces boîtes sont accompagnées d'affiches de sensibilisation sur les violences physiques, morales, sexuelles, le cyberharcèlement et le racket. Un distributeur de mots vierges est mis à disposition pour que les enfants puissent y glisser un message en toute confidentialité s'ils ont besoin d'aide, pour eux-mêmes ou pour quelqu'un d'autre.

Briser la loi du silence grâce à l'écrit

Laurent Boyet, lui-même victime d'abus sexuels par son frère dans son enfance, explique : "J'étais dans l'incapacité de dire ce qu'il me faisait, mais je l'écrivais dans un journal intime." C'est cette expérience qui l'a inspiré à créer les boîtes aux lettres Papillons. "Nos agresseurs nous disent 'Si tu parles, je vais te faire du mal', donc notre inconscient intègre qu'il est interdit de parler. Mais écrire, ça, ils ne l'interdisent pas", souligne-t-il. Un moyen détourné mais efficace pour les enfants de briser l'omerta.

Béatrice Piromalli, psychologue chez Les Papillons, accompagne les enfants dans cette démarche. "Ils craignent les suites de leurs mots. Il faut les rassurer, les déculpabiliser car écrire peut chambouler leur système familial." Se confier à un tiers extérieur est souvent plus simple que d'en parler à ses proches. Grâce aux signalements, des enquêtes sont systématiquement ouvertes comme ce fut le cas pour Lily, dont le grand-père a écopé de 12 ans de prison. "Ça a vraiment sauvé ma fille", confie sa maman émue.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.