: Vidéo Rétrospective Polanski à la Cinémathèque : "Arrêtons de lui dérouler le tapis rouge"
Pour la militante féministe Laure Salmona, secrétaire générale adjointe du collectif Féministes contre le cyberharcèlement, "on peut séparer l'homme de l'œuvre, faisons-le ! Arrêtons de l'inviter, arrêtons de lui dérouler le tapis rouge".
Une pétition sur change.org demande à la Cinémathèque française d'annuler la rétrospective des films de Roman Polanski, qui sera inaugurée lundi 30 octobre en présence du cinéaste franco-polonais. "C'est de culture que nous avons soif, pas de culture du viol", peut-on lire dans cette pétition lancée en fin de semaine dernière et qui a déjà recueilli près de 26 000 signatures.
"Le timing" de cette rétrospective est "très mal choisi", estime sur franceinfo la militante féministe Laure Salmona, auteure de cette pétition et secrétaire générale adjointe du collectif Féministes contre le cyberharcèlement. "Et ce n'est pas tant la rétrospective que l'invitation du réalisateur franco-polonais à l'inauguration qui choque. (…) Arrêtons de lui dérouler le tapis rouge", ajoute-t-elle.
franceinfo : Cette rétrospective tombe mal dans le contexte actuel ?
Laure Salmona : Effectivement, le timing est très mal choisi. Et ce n'est pas tant la rétrospective que l'invitation du réalisateur franco-polonais à l'inauguration qui choque. On pourrait ne pas lui rendre hommage, ne pas lui dérouler le tapis rouge, ce serait la moindre des choses.
Selon vous, on ne peut pas séparer l'homme de son œuvre ?
Je suis tout à fait d'accord pour que l'on continue à regarder les films de Roman Polanski, sans être obligés de le voir parader un peu partout, à la télé, à l'Académie des beaux-arts. On peut séparer l'homme de l'œuvre, faisons-le ! Arrêtons de l'inviter, arrêtons de lui dérouler le tapis rouge.
La Cinémathèque française défend sa décision et affirme qu'elle "n'entend se substituer à aucune justice". C'est un argument recevable ?
Non, ce n'est pas un argument recevable. On parle quand même d'une personne accusée de pédo-criminalité. La dernière victime avait 10 ans au moment du viol. Au total, cinq victimes se sont manifestées. Il y a un moment où il faut arrêter avec l'impunité des hommes célèbres. Trop d'hommes célèbres ne sont pas inquiétés dans leur carrière, alors que ce sont des criminels, qui ont violé des femmes et des enfants.
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