Viol ou agressions sexuelles : l’Intersyndicale nationale des internes de médecine générale plaide pour une égale interdiction d'exercer
Alors que les syndicats de soignants et des associations appellent à se rassembler mercredi 29 mai à 18 heures devant le ministère de la Santé pour mettre fin à l'omerta qui règne sur les violences sexistes et sexuelles dans le monde médical, une polémique agite depuis plusieurs mois la faculté de médecine de Limoges (Haute-Vienne). Un étudiant en médecine, condamné deux fois pour agression sexuelle sur d'anciennes camarades, avait été suspendu à titre provisoire par le CHU de Limoges. Mais il a finalement été réintégré sur décision du tribunal administratif en mars dernier. Une réintégration jugée "inadmissible".
Des associations de lutte contre les violences sexistes et sexuelles demandent que cet étudiant ne puisse pas continuer son parcours universitaire et devenir interne à la rentrée prochaine. Pour se faire, Florie Sullerot, présidente de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale, a demandé mercredi 29 mai sur franceinfo au Conseil de l'Ordre des médecins que les "agressions sexuelles soient reconnues également avec une interdiction d'exercer plus tard".
"On ne peut pas laisser les agressions sexuelles de côté"
Le cas de cet étudiant est suspendu à une commission disciplinaire lancée la semaine dernière par son université et à l'avis du Conseil de l'Ordre des médecins, qui vient tout juste de prendre une circulaire. Dans cette dernière, l'Ordre des médecins prévoit d'interdire l'exercice de la médecine à tout étudiant condamné pour des crimes. Sauf que dans ce cas précis, l'étudiant a été condamné pour des délits. Florie Sullerot demande que "l'Ordre des médecins prenne également le taureau par les cornes au niveau des violences sexistes et sexuelles et que les agressions sexuelles soient reconnues également avec une interdiction d'exercer plus tard".
Pour être inscrit à l'Ordre des médecins, il faut avoir un casier judiciaire vierge de tout crime. "On ne peut pas laisser les agressions sexuelles de côté", estime-t-elle. Florie Sullerot n'accepte pas que l'étudiant en médecine réintègre la faculté de Limoges. "Il faut protéger toutes les personnes qui vont être à ses côtés, que ce soient les soignantes, que ce soient les patientes", insiste-t-elle.
"C'est un individu qui a commis des agressions sexuelles, qui a récidivé. Il faut une tolérance zéro."
Florie Sullerot, présidente de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine généraleà franceinfo
Plus largement, elle propose donc la mise à l'écart immédiate et systématique de tout médecin ou autres professionnels concernés par un signalement. Il faut "une extraction de stage de la victime et qu'elle soit replacée dans un endroit sûr", propose-t-elle. Et "il faut absolument une mise à distance de tout auteur de violence vis-à-vis des internes, le temps de l'enquête", ajoute-t-elle.
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