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Violences sexuelles : quelles sont les premières procédures ouvertes depuis le début du mouvement #SciencesPorcs ?

Près d'une semaine après l'apparition de ce mot-dièse, deux enquêtes ont été ouvertes à Sciences Po Grenoble et une à Sciences Po Toulouse. Une quatrième doit être annoncée à Strasbourg.

Article rédigé par franceinfo
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Deux personnes entrent dans les locaux de Sciences Po Toulouse, le 9 février 2021. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

La libération de la parole va-t-elle s'accompagner de poursuites judiciaires ? Depuis bientôt une semaine, des milliers de messages utilisant le mot-dièse #SciencesPorcs ont été publiés sur les réseaux sociaux, en écho à des accusations de violences sexistes et sexuelles commises par des étudiants ou des enseignants au sein d'Instituts d'études politiques (IEP), alias Sciences Po.

De tels témoignages avaient commencé à affluer, en janvier, sur un groupe Facebook d'étudiants de Sciences Po Bordeaux, avant que le mouvement ne s'étende à l'ensemble de la France. C'est dans ce contexte que plusieurs procédures judiciaires ont été lancées ces dernières semaines. A ce stade, nous en avons recensé quatre, ce qui n'exclut pas que d'autres aient été initiées de manière plus confidentielle.

Une enquête pour viols à Toulouse

Une étudiante en deuxième année à Sciences Po Toulouse a porté plainte pour viols, le 6 février, au lendemain de la publication de son témoignage sur un groupe Facebook. Prénommée Juliette et originaire de Bretagne, elle accuse un étudiant plus âgé de l'avoir violée à plusieurs reprises, en septembre 2018, alors qu'elle n'avait que 17 ans. "Tu m’as violée, violée et encore violée", dénonce-t-elle dans sa lettre, relayée sur Twitter avec son accord.

Après le dépôt de plainte, le parquet de Toulouse dit avoir "immédiatement fait diligenter une enquête préliminaire, confiée à la brigade de la famille et des mineurs". Il avait été destinataire d'un signalement du directeur de Sciences Po Toulouse dès novembre 2020, après que celui-ci a été alerté de faits de viol, sans toutefois connaître l'identité des protagonistes.

Ce n'est que fin décembre que Juliette s'est présentée au directeur de l'établissement, qui a mis en place un accompagnement pour l'étudiante, mais n'a découvert l'identité de l'accusé que le 8 février. L'étudiant accusé a, depuis, reçu l'interdiction d'entrer dans l'IEP et "la section disciplinaire de l'établissement va mener sa propre enquête", assure le directeur.

Une plainte pour viol à Strasbourg

Une plainte pour viol a été déposée par une étudiante de Sciences Po Strasbourg contre l'un de ses camarades, a annoncé le directeur de l'IEP, jeudi, à Actu Strasbourg. L'accusation porte sur des faits commis le 13 janvier "dans un contexte privé", précise-t-il. Ce dernier avait déjà annoncé, la semaine dernière, avoir adressé "un signalement au procureur pour des faits qui pourraient s'apparenter à un crime". La section disciplinaire de l'université de Strasbourg a été saisie et une mise à l'écart du suspect a été demandée "de sorte à ce qu'il ne croise plus sa victime".

Le parquet de Strasbourg affirme à Actu Strasbourg que "le signalement évoqué par la presse n'a pas encore été réceptionné au parquet". Joint par franceinfo au sujet du dépôt de plainte, il n'a pas encore donné suite.

Deux enquêtes pour agressions sexuelles à Grenoble

La direction de Sciences Po Grenoble a adressé deux signalements au parquet de Grenoble, le 25 janvier et 8 février, pour des faits d'agressions sexuelles contre deux étudiantes de l'IEP. "Des enquêtes ont été immédiatement ordonnées, confiées à la sûreté départementale du commissariat de police de Grenoble", affirme le procureur de la République à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.

Joint par franceinfo, le magistrat précise que les deux jeunes femmes doivent être entendues par les enquêteurs. "Les témoignages sur les réseaux sociaux ont une vraie utilité pour faire bouger les mentalités, mais il ne faut pas oublier de porter plainte pour permettre à la justice de faire son travailinsiste le procureur Eric Vaillant. On n'a pas forcément besoin d'une plainte en bonne et due forme, mais au moins que les victimes décrivent les faits et dénoncent les agresseurs, dont on ne connaît pas l'identité à ce stade."

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