Violences sexuelles : une quarantaine d'hommes soupçonnés d'avoir violé une sexagénaire, empoisonnée par son mari, interpellés
Pendant une dizaine d'années, le mari de la victime proposait à des inconnus sur internet d'avoir une relation sexuelle avec sa femme, après avoir mélangé des anxiolytiques dans ses repas afin de la droguer.
Une quarantaine d'hommes soupçonnés d'avoir violé une sexagénaire à Mazan dans le Vaucluse alors qu'elle était inconsciente car empoisonnée par son mari ont été interpellés dans le Vaucluse, le Gard, la Drôme, les Bouches-du-Rhône et en Dordogne, ont appris France Bleu Vaucluse et franceinfo mercredi 29 septembre auprès des avocats de la défense et de la victime, confirmant une information du Parisien.
Son mari, qui figure parmi les interpellés, est soupçonné d'avoir mis des anxiolytiques dans le repas de sa femme pour l'endormir et la soumettre sexuellement à des inconnus de 24 à 71 ans, pendant une dizaine d'années, entre 2010 et 2020.
"Ce sont les policiers qui ont interpellé le Monsieur à la suite d'un signalement d'un vigile dans un supermarché parce que, dans sa perversité de voyeurisme, il prenait des photos, des vidéos sous les jupes de jeunes filles, relate Maître Caty Richard, l'avocate de la victime, à franceinfo.
"Les policiers ne se sont pas contentés de ses aveux, ils sont allés plus loin, ils ont perquisitionné chez lui et pris tout son matériel informatique, et là ils ont pris conscience de l'ampleur de ce que ma cliente subissait depuis de très nombreuses années et c'est eux qui ont eu la lourde charge de devoir l'en informer."
Me Caty Richard, l'avocate de la victimefranceinfo
Selon les premiers éléments de l'enquête, le mari postait des photos de sa femme inconsciente sur internet et organisait les passages des hommes. Ceux-ci "n'imaginaient absolument pas qu'ils allaient commettre un acte que l'on va qualifier contre eux de viol. Ils avaient la certitude qu'ils allaient rencontrer un couple échangiste, pensant que l'homme et la femme étaient parfaitement d'accord", assure l'avocat de certains d'entre eux, Maître Louis-Alain Lemaire, à France Bleu Vaucluse.
Argument que réfute Maître Caty Richard : "Il y en a qui ont pu expliquer qu'ils pensaient que c'était un fantasme, qu'elle faisait semblant de dormir, mais il est impossible de penser qu'elle faisait semblant de dormir lorsqu'on voit les images. On voit bien qu'elle est totalement inconsciente".
Ce qui est aussi incroyable, c'est que certains auteurs ont pu dire que forcément elle était d'accord puisque c'était son mari qui les faisait venir. On est au XXIème siècle, le mari n'a pas de droits sur sa femme. Ils ne se sont pas assurés de son consentement à elle."
Me Caty Richardfranceinfo
Pendant ces dix années, la victime "ne s'est aperçue de rien", continue l'avocate. "Pour elle, la vie s'est arrêtée. Le monde s'est arrêté de tourner. Tout ce en quoi elle croyait s'est effondré. C'était un cataclysme. Il faut imaginer que c'est du ressort de l'indicible, de l'innommable, de l'impensable, de l'inconcevable. Personne ne peut imaginer, quand on se couche dans sa maison, dans sa chambre, dans son lit, que lorsqu'on se réveillera le lendemain matin on y aura vécu des choses dont on n'aura aucun souvenir", conclut l'avocate, en alarmant sur la "soumission chimique", trop connue ou dénoncée. Cette femme a demandé le divorce.
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