Yannick Agnel mis en examen pour viol et agression sexuelle sur une adolescente : ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de la procureure
La procureure de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot, a déclaré, lundi matin, que l'ancien champion reconnaissait "la matérialité des faits" qui lui étaient reprochés. Le nageur se défend néanmoins en assurant que les relations sexuelles qu'il a eues avec une adolescente de 13 ans avaient eu lieu "sans contrainte".
Des déclarations attendues, après la mise en examen de l'ancien champion de natation Yannick Agnel pour "viol et agression sexuelle sur mineure de 15 ans", samedi 11 décembre. La procureure de la République de Mulhouse (Haut-Rhin), Edwige Roux-Morizot, a tenu une conférence de presse lundi 13 décembre, afin de préciser certains des éléments de l'enquête. Franceinfo revient sur ce qu'il faut retenir de cette prise de parole.
Yannick Agnel placé sous contrôle judiciaire
L'ancien nageur de 29 ans, double champion olympique aux JO de Londres en 2012, a été placé sous contrôle judiciaire dans la lignée de sa mise en examen. Il lui est "interdit de quitter la petite couronne parisienne, de se rendre à Mulhouse, il lui est fait obligation de remettre son passeport", a précisé la procureure de Mulhouse lundi, lors de sa conférence de presse. Le mis en cause a également "l'interdiction d'entrer en contact avec son agent", Sophie Kamoun, ainsi qu'avec "la victime", qui est l'une des filles de l'ancien entraîneur de Yannick Agnel à Mulhouse, Lionel Horter. L'ex-nageur ne peut entrer en contact avec aucun membre de cette famille.
Edwige Roux-Morizot a rappelé que le parquet avait requis le placement en détention provisoire du champion olympique de 2012, afin d'éviter toute pression sur la victime. Le juge des libertés et de la détention n'a pas suivi ces réquisitions et a placé l'ancien champion sous contrôle judiciaire. "Il n'y a eu strictement aucune pression, de quelque domaine que ce soit, pour solliciter l'incarcération [du mis en cause] ou ne pas la solliciter", a poursuivi la procureure.
Il "reconnaît" les faits, mais estime qu'il "n'y a pas eu contrainte"
"Yannick Agnel reconnaît la matérialité des faits qui lui sont reprochés", a déclaré la procureure de la République de Mulhouse, ajoutant cependant que l'ancien champion "n'avait pas le sentiment qu'il y a eu contrainte".
"Il n'a pas nécessairement reconnu tout de suite les faits. Les éléments qu'il a eus (...) l'ont entraîné à finir par admettre la matérialité des faits."
Edwige Roux-Morizot, procureure de la République de Mulhouselors d'une conférence de presse
"En ce qui concerne les faits de viol, il [Yannick Agnel] a pour certains d'entre eux un problème de souvenir", a précisé la procureure. Néanmoins, "les faits sont reconnus" et "je pense qu'il regrette de ne pas avoir, à l'époque des faits, suffisamment réfléchi sur cette différence d'âge", a-t-elle déclaré.
Les faits ont eu lieu "sur toute l'année 2016"
La procureure n'a pas souhaité développer les détails des accusations de viol et d'agressions sexuelles visant Yannick Agnel, mais elle a rappelé qu'ils ont eu lieu en 2016. Le nageur avait à l'époque 24 ans, la fille de Lionel Horter était quant à elle âgée de 13 ans. "Quand on a dix ans de différence d'âge, c'est considéré par la loi comme étant une véritable contrainte", a rappelé Edwige Roux-Morizot. Le fait que le mis en cause soit "un champion, avec une personnalité forte" a pu jouer comme pression supplémentaire sur la plaignante.
La procureure a toutefois précisé que ces faits se sont produits "sur toute l'année 2016". "Ça s'est produit à Mulhouse, Riedisheim, mais également à l'étranger, en Thaïlande, à Rio [Brésil], à Tenerife je crois", a-t-elle détaillé.
"On parle de plusieurs faits. Tous ces faits se sont déroulés au cours de l'année 2016."
Edwige Roux-Morizot, procureure de Mulhouselors d'une conférence de presse
Interrogée sur le sujet, la magistrate a également confirmé que certains de ces faits s'étaient produits lorsque le champion était hébergé au sein de la famille Horter, à Mulhouse, au printemps 2016.
Les éléments ajoutés au dossier étaient "extrêmement importants"
Deux jours après la mise en examen de Yannick Agnel, Edwige Roux-Morizot a précisé que les éléments constituant le dossier "étaient extrêmement importants", et "permettaient de le placer en garde à vue puis de le faire mettre en examen". Audrey Jeandel, cheffe de la police judiciaire de Mulhouse également présente lors de cette conférence de presse, a évoqué des "circonstances largement développées" des faits, "qui ont permis d'obtenir les aveux de Yannick Agnel".
L'enquête "va se poursuivre évidemment, de manière à pouvoir faire la lumière sur tout", a précisé la procureure de Mulhouse. D'autres auditions doivent encore intervenir dans le cadre de cette information judiciaire.
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