Homophobie : quatre ans après son lancement, le maillot arc-en-ciel va-t-il disparaître des terrains de Ligue 1 ?

Son avenir est au cœur d’une réunion de la Ligue de football professionnel. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, les associations sont divisées sur le sujet.
Article rédigé par Julien Froment
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le maillot arc-en-ciel porté par Kylian Mbappé, le 16 mai 2021 lors d'un match entre le PSG et le Stade de Reims. (FRANCK FIFE / AFP)

La Ligue de football professionnel se réunit jeudi 16 novembre à 14 heures pour faire le bilan des actions menées contre l’homophobie et évoquer l'avenir du maillot arc-en-ciel. Depuis 2019, il est porté par les footballeurs qui jouent en Ligue 1 chaque mois de mai, à l'occasion du week-end de lutte contre l'homophobie. Ces maillots, qui arborent les couleurs multicolores à l'intérieur des numéros, se veulent un gage du soutien du football français dans la lutte contre les discriminations. 

Mais en mai dernier, l’opération a tourné au débat national après le refus de cinq joueurs de Ligue 1 et Ligue 2 de le porter, certains mettant en avant leurs "croyances personnelles"

Le football professionnel est un terrain particulièrement propice à cette culture homophobe dans le sport, tant il est un milieu presque entièrement masculin, où les futurs joueurs professionnels vivent en quasi-vase clos depuis le début de l'adolescence, et manquent d'ouverture sur le reste de la société : "Les joueurs ne sont pas beaucoup allés à l'école, lisent peu, et manquent de références pour prendre position", avait pointé Anthony Mette, un psychologue, spécialiste de la préparation mentale des sportifs qui avait coordonné une étude en 2013 sur le sujet.

S'il y a une alternative, elle devra être aussi représentative

Le collectif Panamboyz and girlz ne voit pourtant que du positif dans ce maillot. "Je ne lâcherai rien", explique un des membres qui estime que le symbole est unique et irremplaçable. Mais ce n'est pas l'avis de Jeff Puech, co-fondateur de la Fondation pour le sport inclusif, il interpelle les instances et assure ne pas en faire "un tabou". "La solution de remplacement doit être aussi représentative de la lutte contre l’homophobie dans le football, exige-t-il cependant. Je ne suis pas un génie du marketing, mais je pense qu’ils vont essayer de trouver le meilleur compromis possible pour avoir une vraie visibilité de cette lutte".

Il faut surtout que le message soit correctement compris, insiste Yohan Lemaire, créateur de l'association Foot Ensemble. Il a participé à de nombreux ateliers avec des joueurs de club professionnel. "Pour certains, la couleur arc-en-ciel rebute. Ça fait penser à promotion de l’homosexualité et évidemment, ça peut gêner certains joueurs. Je ne dis pas qu’ils ont raison. Mais il ne faut pas s’interdire de réfléchir pour les emmener avec nous dans la lutte contre l’homophobie pour montrer l’exemple aux jeunes. Pour aller plus loin, à un moment, il faut trouver des compromis". L'un deux pourrait être d'ajouter un autre maillot pour dénoncer les discriminations racistes et antisémites.

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