Le gouvernement ne veut pas de la militante antiraciste Rokhaya Diallo au Conseil national du numérique
Sur Twitter, la militante a confirmé que sa nomination au sein du CNNum "n'était plus à l'ordre du jour" après que Mounir Mahjoubi a demandé à l'organisme de revoir son organigramme.
"Le Conseil national du numérique a besoin de sérénité pour travailler. Les derniers échanges sur la composition du Conseil soulignent que ces conditions ne sont pas pleinement réunies." Deux jours après la présentation de son équipe, le secrétaire d'Etat au Numérique Mounir Mahjoubi a demandé à l'organisme de modifier son organigramme, révèle Le Figaro, mercredi 13 décembre. En cause ? La présence de la militante Rokhaya Diallo, qui évoque un "racisme d'Etat" et se décrit comme "une féministe intersectionnelle et décoloniale".
Mounir Mahjoubi a demandé à Marie Ekeland de proposer une nouvelle composition du CNNum, qui a "besoin de sérénité pour travailler". pic.twitter.com/AcHfX4BSql
— Lucie Ronfaut (@LucieRonfaut) 13 décembre 2017
Dix personnalités du secteur économique, dix du secteur académique et dix de la société civile composent désormais les effectifs du Conseil national du numérique (CNNum). Sa présidente, Marie Ekeland, avait la possibilité de nommer elle-même les membres du Conseil. "Elle avait été autorisée à intégrer des personnalités aux points de vue différents de ceux du gouvernement, ce qui était une première", écrivent Les Echos.
"Je n'ai pas le droit de collaborer avec les institutions de mon propre pays ?"
La députée des Républicains Valérie Boyer a adressé une lettre à Edouard Philippe, le Premier ministre, pour dénoncer, selon elle, des "contradictions" du gouvernement dans la composition du Conseil. "Vous mettez en avant Rokhaya Diallo qui parle de 'femmes racisées', écrit l'élue, et le rappeur Axiom qui associe les Français à des 'porcs'." Ce dernier dit avoir saisi son avocat pour donner "la suite judiciaire qu'il mérite" au courrier de l'élue.
Nominations de @RokhayaDiallo et du rappeur #Axiom au Conseil national du numérique : alors que les Français exigent de leurs responsables politiques de la cohérence, je souhaite mettre la lumière sur plusieurs contradictions d'@EPhilippePM pic.twitter.com/0YsMOd9ZFw
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) 13 décembre 2017
"Je n'ai pas le droit de collaborer avec les institutions de mon propre pays parce que j'ose dire publiquement qu'elles sont imparfaites ?", a réagi Rokhaya Diallo sur Twitter, en réponse à un autre utilisateur. Dans un autre message, la militante ajoute que sa nomination au sein du CNNum "n'est plus à l'ordre du jour".
Donc je n’ai pas le droit de collaborer avec les instituons de mon propre pays parce que j’ose dire publiquement qu’elles sont imparfaites? Quelle étrange conception de la démocratie. https://t.co/svRGMN1uiY
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) 12 décembre 2017
Les explications de Mounir Mahjoubi
Contacté par LCI, l'entourage de Mounir Mahjoubi confirme que Rokhaya Diallo est bien au cœur du problème : "Suite à la nomination du Conseil, des membres du gouvernement et de Matignon ont reçu énormément de messages et des propos rapportés sur le cas de madame Diallo."
"Marie Ekeland a donc eu des échanges avec le ministre et avec des personnes qui ont contribué aux nominations et elle a proposé de faire une nouvelle composition", poursuit l'entourage du secrétaire d'Etat. En revanche, selon cette source, cette décision n'aurait rien à voir avec une quelconque pression exercée par Valérie Boyer ou l'association Printemps républicain, qui avait relayé les accusations de la députée sur les réseaux sociaux.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.