Immigration : un tribunal italien invalide la rétention des migrants envoyés en Albanie, un camouflet pour Giorgia Meloni
Un revers cinglant pour le gouvernement d'extrême-droite de Giorgia Meloni. Un tribunal italien a invalidé, vendredi 18 octobre, la rétention dans des centres albanais des premiers demandeurs d'asile que Rome y a transférés cette semaine. La Première ministre a aussitôt réagi : "les Italiens m'ont demandé d'arrêter l'immigration illégale, et je ferai tout ce qui est possible pour tenir parole", a-t-elle promis dans un message posté sur X.
Le gouvernement dirigée par la cheffe du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia (FDI) a signé fin 2023 avec Tirana un accord prévoyant la création de deux centres en Albanie, d'où les migrants secourus en Méditerranée pourront effectuer une demande d'asile.
Giorgia Meloni et ses alliés de droite et d'extrême droite ont présenté cet accord comme un modèle pour l'Europe et la dirigeante italienne en a détaillé le contenu jeudi à Bruxelles lors d'une réunion informelle avec la Hongrie, les Pays-Bas, l'Autriche ou encore la Grèce, en présence de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Le gouvernement fait appel
La décision des juges de la section des affaires migratoires du tribunal de Rome constitue donc un revers pour l'exécutif italien, qui a fait de la lutte contre l'immigration irrégulière un de ses principaux chevaux de bataille politiques. Les seize premiers migrants sont arrivés mercredi en Albanie, mais quatre d'entre eux ont immédiatement été ramenés en Italie, deux affirmant être mineurs et deux autres ayant besoin de soins médicaux.
Le tribunal italien ayant invalidé la rétention des 12 autres demandeurs d'asile, originaires du Bangladesh et d'Égypte, a invoqué un récent arrêt de la Cour européenne de justice sur les pays de provenance considérés "sûrs" par les pays d'accueil. Rome a récemment étendu la liste des pays d'origine "sûrs", définis comme des États où il n'y a pas de persécution, de torture ou de menace de violence aveugle, à 22 pays.
Mais cette liste comprend des pays dont certaines régions ne sont pas jugées "sûres". Or la Cour européenne de justice estime que les États membres de l'UE ne peuvent désigner comme sûrs que des pays entiers, et non des parties de pays. Les douze migrants doivent donc être transférés en Italie, mais le ministre italien de l'Intérieur Matteo Piantedosi a annoncé que le gouvernement ferait appel.
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