Loi immigration : Ariane Ascaride alerte sur un pays "qui redevient tout petit, en pensant comme cela"
À quelques jours de la décision du Conseil constitutionnel, plusieurs manifestations sont organisées dimanche 21 janvier contre la loi immigration. À Paris, la marche s'élancera du Trocadéro, avec au sein du cortège plusieurs artistes comme Marina Foïs, Pierre Arditi, Josiane Balasko... et Ariane Ascaride, en mémoire notamment de ses grands-parents italiens.
franceinfo : Que vous inspire la loi immigration ?
Ariane Ascaride : Je pense que la France a toujours été une terre d'accueil. D'ailleurs, c'est comme ça qu'on m'a appris mon pays. Et heureusement que ça a été une terre d'accueil : sinon je ne serai peut-être pas là, puisque ce pays a accueilli mes grands-parents italiens lorsqu'ils sont arrivés. Je suis le pur produit de ça. Sinon, je ne sais pas où je serais, je ne serais pas en train de vous parler... Je remercie la France d'avoir accueilli mes grands-parents.
Et aujourd'hui, me dire qu'il y a, parce qu'il n'y a pas d'autres mots, une préférence nationale vis-à-vis de personnes qui, quand même, font fonctionner ce pays ! On était bien contents, pendant la crise du Covid, que tous ces gens, qui n'ont peut-être pas encore des papiers complètement en règle, soient là pour faire en sorte que les choses tournent, pour qu'on puisse faire le ménage dans les hôpitaux, pour qu'il y ait des caissières dans les supermarchés, au risque de leur santé. Pour moi, il y a quelque chose qui ne va pas. Comment vous dire ? J'ai honte.
Pourtant, cette loi semble plutôt populaire
Vous savez, nous avons pu mesurer à différents moments de l'histoire de notre pays que le sentiment populaire n'est pas obligatoirement un sentiment juste. Je crois que ce qu'il faudrait, c'est que la gauche s'unisse véritablement pour faire entendre très fort sa voix.
"Même si cette loi peut sembler populaire, je pense qu'il y a énormément de gens en France qui ne sont pas d'accord avec cette loi."
Ariane Ascarideà franceinfo
J'espère que dimanche y aura beaucoup de gens. Parce que c'est aussi l'orgueil de ce pays d'être ce que nous sommes, quand même. Il y a de très belles choses en France et là on redevient tout petit en pensant comme ça. La peur n'a jamais été le moyen de régler les choses. Et dans tous les moments de crise, on travaille sur un sentiment de peur. Ce n'est jamais bien.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.