Loi immigration : une marche "inédite" le 21 janvier pour montrer que "ce n'est pas ça la France", annonce Sophie Binet
Le but est de dire "ce n'est pas ça la France", affirme mardi 9 janvier sur franceinfo Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT qui organise, avec 200 personnalités, d'autres syndicats et associations, une marche citoyenne le 21 janvier, contre la loi immigration qui "attaque profondément les valeurs de la République", selon elle.
"La France, c'est la solidarité, la liberté, l'égalité, la fraternité, poursuit la patronne de la CGT. La France, ce ne sont pas des discours de haine, de stigmatisation et de mises en opposition. C'est ce vivre ensemble au quotidien qui fait notre force". Elle a, par ailleurs, annoncé le lancement d'un site internet, 21janvier.fr, où il sera possible de trouver les rassemblements à côté de chez soi et de pouvoir soi-même en organiser.
Un appel "inédit"
Cet appel est "inédit", selon la secrétaire générale de la CGT, car il rassemble des centaines de personnalités de différents horizons, mais surtout "inédit à l'image de la gravité de cette loi, en rupture avec l'identité de notre République", citant notamment l'attaque sur "le droit du sol, qui date de la Révolution Française, et le droit à la sécurité sociale et l'universalité de la protection, qui date du Conseil national de la Résistance en 1945".
Le 25 janvier, date à laquelle le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision, Sophie Binet espère voir censurer "le plus grand nombre de mesures de cette loi de la honte" mais elle estime qu'il est "probable qu'il reste l'essentiel, à savoir une loi qui stigmatise les étrangers en France". Elle tacle au passage le recours au Conseil constitutionnel comme stratégie gouvernementale dans l'adoption de la loi immigration, "ce n'est pas possible de voter des lois que l'on sait inconstitutionnelles, tout le monde sait que cette loi n'est pas constitutionnelle et ils la font quand même adopter".
"Il n'y aura pas moins d'étrangers" mais ils seront plus précaires
En "Île-de-France, quasiment un quart des emplois sont occupés par des étrangers" et encore plus dans "certains secteurs essentiels : 60% des aides à domiciles sont étrangères, et on va les empêcher de vivre avec leur famille, de se projeter à moyen-long terme, d'avoir des allocations familiales", dénonce Sophie Binet.
Conséquence, selon la secrétaire générale de la CGT, "il n'y aura pas moins d'étrangers en France, puisque les dispositions sociales ne jouent pas sur le nombre d'étrangers dans les pays, les études le montrent. Mais ça va jouer sur la précarisation des étrangers, qui vont avoir de grandes difficultés pour s'intégrer, car ils vont avoir des freins administratifs et juridiques à leur intégration et leur vie quotidienne".
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