Prestations sociales versées aux étrangers non-européens :"Nous ne sommes pas dans une logique de préférence nationale", affirme le ministre du Travail
Les étrangers non-européens "qui travaillent dans notre pays doivent être aidés", affirme le ministre du Travail, Olivier Dussopt, sur franceinfo ce mardi. "Nous ne sommes pas dans une logique de préférence nationale. Nous faisons la différence entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas, qu'on soit français ou qu'on soit étranger", a-t-il ajouté.
Le durcissement de l’attribution des prestations sociales versées aux étrangers, notamment l’aide personnalisée au logement pour les ressortissants non-européens, a bloqué les discussions sur le texte à la commission mixte paritaire (CMP), lundi soir. Les sept députés et les sept sénateurs doivent se réunir de nouveau ce mardi matin pour trouver un accord sur la loi immigration.
Ne pas faire le jeu de la préférence nationale
Comme l'Assemblée nationale a voté une motion de rejet du projet de loi lundi 11 décembre, seul "le Sénat a voté un texte", rappelle Olivier Dussopt, et "c'est ce que demande le Sénat. Ce n'est pas ce que fera la CMP. Ce n'est pas ce que veut la majorité à l'Assemblée nationale".
Pour ne pas laisser tel quel le texte voté par le Sénat, "il y a des discussions sur la durée", précise le ministre du Travail, "il y a des discussions sur les délais de carence qui peuvent être mis en place, sachant que même pour les Français expatriés qui reviennent France, il y a déjà des délais de carence. Laissons la CMP travailler pour qu'elle trouve le bon équilibre en veillant à ce que celles et ceux qui travaillent et qui viennent pour travailler puissent être accompagnés le plus correctement possible".
Voilà pourquoi le gouvernement ne peut pas être accusé de faire le jeu de l'extrême droite, pointe Olivier Dussopt, car "Marine Le Pen et ses amis nous expliquent à longueur de temps, que leurs thèmes et leur objectif, c'est la préférence nationale. Ce n'est pas notre cas. Nous ne sommes pas dans une logique de préférence nationale. Nous faisons la différence entre ceux qui travaillent et, ceux qui ne travaillent pas, qu'on soit français ou qu'on soit étranger".
Des régularisations au compte-gouttes
Quant aux étrangers non-européens qui viennent en France sans travailler un seul jour en cinq ans, "il n'y en a pas beaucoup", estime Olivier Dussopt. Sauf pour "des cadres exceptionnels", "notamment pour des difficultés d'intégration de personnes réfugiées, mais ce n'est pas le même statut."
Par ailleurs, dans les négociations avec la droite et le parti Les Républicains, "nous avons obtenu des dispositions permettant que des hommes et des femmes qui travaillent légalement dans des métiers en tension, malgré leur situation irrégulière, puissent être régularisés", souligne le ministre du Travail. Si la loi est votée telle quelle, cette régularisation se fera "au compte-gouttes et à la discrétion du préfet, sur la base de critères et sur la base de dispositions législatives", précise-t-il.
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