Reportage "On continuera l'accueil inconditionnel de toutes les personnes" : le cri de colère des manifestants contre la loi immigration

Près de 160 marches ont été organisées dans l'Hexagone, dimanche, pour s'opposer à la promulgation de la loi immigration alors que le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision sur la conformité du texte dans quelques jours.
Article rédigé par franceinfo
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Manifestation pour le retrait de la loi asile immigration, à Paris, le 21 janvier 2024. (LAURE BOYER / HANS LUCAS)

Plusieurs milliers de personnes s'étaient donné rendez-vous au départ de cette manifestation, place du Trocadéro à Paris, dimanche 21 janvier, contre la loi immigration.

A quelques jours de la décision du Conseil constitutionnel jeudi 25 janvier, les militants espèrent une censure majeure de la loi. 

Mais cette éventuelle censure ne rendrait pas pour autant la loi acceptable pour la patronne de la CGT, Sophie Binet. "Nous comptons sur le Conseil constitutionnel pour faire respecter le droit, dit-elle. Mais ça n'épuise pas le rôle du président de la République qui est de comprendre que cette loi déshonore la France, qu'elle divise profondément le pays et donc qu'il faut y renoncer".

Même constat pour Isabelle, une manifestante, pour qui une censure partielle ne changerait pas grand chose à cette loi qui augure un avenir qu'elle redoute : "Cette loi instaure une préférence nationale avant l'heure et elle prépare le terrain de l'extrême droite pour 2027. C'est ça moi qui m'inquiète avant tout et c'est pour cela que je suis venue aujourd'hui."

Réaffirmer la solidarité avec les étrangers

De nombreuses associations étaient également présentes comme la Cimade ou le Secours catholique. Des associations, qui ont dit leur rejet de la loi et aussi leur intention de continuer d'accueillir les étrangers sans condition. Ce que nous confirme Marion, une bénévole du Secours populaire : "Quotidiennement sur le terrain, les bénévoles ont réellement conscience de l'impact de cette loi, de l'extrême précarité où se trouvent aujourd'hui énormément d'étrangers", explique-t-elle.

"Rien ne nous empêchera d'aider qui que ce soit. On continuera l'accueil inconditionnel de toutes les personnes. S'il faut le faire dans l'illégalité, il n'y a pas de problème. Nous, on sera là. C'est très, très important pour nous de maintenir ce cap et de réaffirmer notre solidarité avec tous les étrangers", ajoute la bénévole.

L'extrême gauche aussi était là, en rangs serrés, avec des slogans très hostiles au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Des lycéens demandaient, pour leur part, la régularisation de tous les sans-papiers.

Sur X (ex-Twitter), la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a annoncé que le cortège parisien avait compté 25 000 personnes, contre 16 000 selon la préfecture de police de Paris. Selon la CGT, 150 000 personnes ont participé aux quelque 160 marches organisées dans l'Hexagone dimanche 21 janvier, tandis que le ministère de l'Intérieur fait quant à lui part d'un total de 75 000 manifestants. Les organisateurs se verront après la décision du Conseil constitutionnel pour savoir s'il y aura une suite à cette mobilisation. 

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