Suppression de l’article 3 de la loi immigration : "Il y avait une idée à creuser mais on n’arrive pas à le faire avec apaisement", regrette le président de l’Umih
"Il y avait une idée à creuser, mais on n'arrive pas à le faire avec apaisement", regrette jeudi 9 novembre sur franceinfo, Thierry Marx, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih). À 191 voix pour et 138 contre, le Sénat a voté mercredi pour la suppression de l'article 3 du projet de loi asile et immigration, qui prévoyait la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers dits "en tension". La majorité sénatoriale, composée de l'Union centriste et des Républicains, a trouvé un compromis pour que la situation de ces employés soit examinée, à leur demande, au cas par cas par les préfets.
"C'était la circulaire Valls", estime le président de l'Umih. Actuellement, avec la circulaire qui porte le nom de l'ancien Premier ministre, Manuel Valls, un travailleur sans-papiers doit présenter une promesse d'embauche signée par son employeur lors de sa demande de régularisation. "Ça convenait ou ça ne convenait pas". Thierry Marx estime que son syndicat "n'a pas à se positionner" sur la politique migratoire menée par la France. Toutefois, il regrette qu'on "n'arrive pas à élever le débat pour dire quel est le problème". Il insiste : "On n'arrive pas à avoir un débat apaisé et c'est assez toxique".
Il y a "un problème démographique en France"
Selon lui, dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, "17% des gens sont issus de l'immigration, pas tous sans-papiers, des gens qui se sont intégrés". Le président de l'Umih appelle au pragmatisme. "Nous recrutons des solutions métiers, nous ne recrutons pas des personnes parce qu'elles sont en situation d'être sans-papiers".
"On parle de 200 000 postes dans mon métier, mais au moins 150 000 postes partent à la retraite, chaque année", ajoute Thierry Marx. Or, "la complexité, c'est de pouvoir les remplacer", car il y a "un problème démographique en France". Ainsi, selon le président de l'Umih, "il faut prendre de la hauteur, regarder les faits avec de la bienveillance, avoir un débat apaisé et sortir de l'hypocrisie". Il déplore cet "affrontement" politique, qui ne règle pas "ces problématiques de recrutement".
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