Incendies et pillages à la Réunion après une manifestation de routiers
Une manifestation de routiers contre le prix du carburant a donné lieu à des émeutes, dans la nuit de mardi à mercredi. A Saint-Denis, la préfecture, des commerces ont été pillés et des véhicules incendiés.
L'île de la Réunion secouée par des manifestations qui ont dégénéré. Des troubles ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi 22 février à dans les villes du Port (ouest) et de Saint-Denis. Le quartier populaire du Chaudron, dans la préfecture de l'île, a vu des commerces pillés et des véhicules incendiés, en marge d'une manifestation des routiers contre le prix du carburant et la vie chère. Ces troubles ont éclaté vers 22h30, heure locale (19h30 à Paris). A minuit "la tension était plutôt à la baisse", indique la préfecture.
Au Port, trois commerces ont été pillés dans le centre-ville. Un incendie s'est déclaré dans un entrepôt de grains situé à proximité du dépôt de carburant de la Société réunionnaise des produits pétroliers (SRPP), bloqué dans la journée par des professionnels de la route, rejoints par des centaines de personnes. Deux voitures et un poids lourd ont également été incendiés par de "petits groupes de jeunes se déplaçant dans les rues de la ville pour commettre les exactions", selon un représentant de la préfecture.
A Saint-Denis, dans le quartier du Chaudron, située à la périphérie de la ville, un magasin de vêtements a été pillé et trois véhicules incendiés par "une petite centaine de jeunes cagoulés qui jouent au chat et à la souris avec les forces de l'ordre présentes sur place", selon la même source. La grande surface Score a été l'objet d'une "volonté manifeste de casse et pillage mais a pu être préservée par les forces de l'ordre".
"La Réunion va s'enflammer"
Pendant toute la journée, des appels avaient été lancés, notamment sur Radio Free Dom, par les transporteurs qui bloquaient depuis lundi avec leurs camions le dépôt de la SRPP, invitant la population à les rejoindre. Le vice-président du conseil général, Thierry Robert (MoDem), également maire de Saint-Leu, s'est rendu sur place et a vivement pris à partie le préfet. "La Réunion va s'enflammer", a-t-il lancé au milieu des manifestants.
Dans la soirée, à l'issue d'une réunion avec le préfet Michel Lalande et la signature d'un protocole d'accord, le réprésentant des camionneurs, Jean-Bernard Caroupaye, président de la Fédération nationale du transport routier, a été hué et pris à partie par la foule lorsqu'il a appelé à la levée du blocus. Vers 23 heures, les accès au site ont finalement été libérés avec le départ des camions.
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