Avortement : le « manifeste des 343 », aux origines d’une lutte
Le 5 avril 1971, le Nouvel observateur publiait le manifeste de 343 femmes, anonymes ou célèbres, reconnaissant avoir eu recours à l’avortement dans l’illégalité, surnommé le "manifeste des 343 salopes".
Un titre choc pour une revendication non moins provocatrice à l’époque. Il y a cinquante ans, le 5 avril 1971, 343 femmes signent un manifeste, publié dans Le Nouvel Observateur sous le titre "Je me suis fait avorter". Charlie Hebdo le surnomme alors le "manifeste des 343 salopes". Parmi les signataires, on retrouve Françoise Sagan, Jeanne Moreau, Delphine Serig ou encore Catherine Deneuve. Toutes reconnaissent publiquement avoir eu recours à l’avortement, un acte encore passible de prison en France à ce moment.
Un manifeste défendu dans les rues de Paris
Le texte est alors une manière de lever un tabou. "La vérité, c’est que toutes les femmes avortent, y compris les femmes de députés et les maîtresses des ministres, seulement elles ne le disent pas", affirme à l’époque l’avocate Gisèle Halimi à la télévision. Quelques mois plus tard, en novembre 1971, des femmes défilent dans les rues de Paris pour réclamer la légalisation de l’avortement. En 1974, Simone Veil monte à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre le projet de loi dépénalisant l’avortement, qui entre finalement en vigueur le 15 janvier 1975.
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