Affaire Bygmalion : Jérôme Lavrilleux en garde à vue
Nouveaux rebondissements ce mardi dans l'affaire Bygmalion. Jérôme Lavrilleux, député européen et homme de l'ombre de Jean-François Copé, a été mis en garde à vue ce matin dans l'enquête sur la société Bygmalion et le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. L'ancien directeur adjoint de campagne de l'ex-chef de l'Etat a reconnu, le 26 mai, des dépassements de plafonds et des factures indûment facturées par Bygmalion à l'UMP.
La société Bygmalion - plus précisément sa filiale Event et Cie- fondée par deux proches de Jean-François Copé, est dans le viseur du parquet de Paris. Elle a notamment participé à l'organisation des 44 meetings de Nicolas Sarkozy au printemps 2012. Mediapart affirme sur son site ce mardi, preuves à l'appui, que l'UMP a dissimulé près de 17 millions d'euros de frais de campagne à la commission de contrôle des comptes des partis politiques.
Les factures que Mediapart juge accablantes ont été saisies lors d'une perquisition au siège de Bygmalion. Elles révéleraient une double comptabilité. Il y aurait d'un côté ce qui a été payé par l'UMP à la filiale Event et Compagnie ; il y aurait de l'autre ce qui a été déclaré à la commission de contrôle du financement des partis politiques.
Les détails événement par événement
Mediapart donne les détails événement par événement. Par exemple, le meeting de Marseille du 19 février 2012 : montant déclaré 100.104 euros ; prix réel de la prestation : 770.677 euros. La soustraction est simple à faire selon Mediapart : l'UMP a omis de déclarer la commission ad hoc 670.573 euros.
Second exemple : le meeting de Nicolas Sarkozy à Villepinte (11 mars 2012) : le parti a assuré avoir versé a Bygmalion 444.206 euros, alors que la société en a touché 1,817 million d'euros. On serait "loin du dérapage mineur repéré par le Conseil constitutionnel", écrit Mediapart, l'UMP aurait dissimulé près de 17 millions d’euros de frais de campagne aux autorités. Une enquête préliminaire est ouverte, elle devra déterminer le degré de connaissance de chacun dans la mise en place de ce qui ressemble à un système de fausse facturation.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.