Affaire du "vin de la lune" : amende record pour un viticulteur du Bordelais qui trafiquait sa production
Le propriétaire de trois châteaux du Bordelais a été condamné jeudi à 7,8 millions euros d'amende et une peine de prison pour avoir trafiqué son vin. Le principal négociant a écopé d'une peine de prison avec sursis.
Un viticulteur du Bordelais, a été condamné jeudi 3 novembre par le tribunal correctionnel de Bordeaux, selon une information de France Bleu Gironde. François-Marie Marret, propriétaire de trois châteaux de la région, a écopé de deux ans de prison et d'une amende record de 7,85 millions d'euros.
Il n'était pas seul sur le banc des accusés, le principal négociant impliqué dans cette affaire a été condamné à18 mois de prison avec sursis.
Les prévenus étaient accusés d'avoir trafiqué des vins de Bordeaux dans les appellations prestigieuses lalande-pomerol, listrac et saint-émilion. Ils avaient monté un véritable circuit parallèle en compagnie de courtiers et négociants girondins complices et des fournisseurs locaux.
Le "vin de la lune" était transporté de nuit, en camion-citerne
François-Marie Marret était accusé d'avoir acheté, par l'intermédiaire du négociant Vincent Lataste, du vin interdit à la vente pour les mélanger à sa propre production. Il s'agissait de surplus issus de propriétés moins cotées, vendus dix centimes la bouteille sous le manteau après les vendanges.
L'affaire avait gagné le surnom de "vin de la lune" car la marchandise illicite était transportée de nuit dans des camions-citernes. Le vin trafiqué était écoulé à environ sept euros la bouteille dans des grandes surfaces. Une telle fraude est une première dans le Bordelais. Plus de 8 200 hectolitres de vin trafiqué ont été saisis par les douanes.
Le parquet avait requis deux ans de prison et dix ans d'interdiction de travailler dans la viticulture, assortis de 8 millions d'euros de pénalités douanières. Une somme sans précédent dans le milieu viticole de la région.
Le 29 juin 2016, le tribunal correctionnel de Bordeaux avait mis fin à une autre affaire d'arnaques aux vins vieille de 14 ans. Entre 1999 et 2002, le belge Roger Geens avait mélangé des vins de Bordeaux avec des vins du Languedoc, voire des produits chimiques.
Roger Geens avait été condamné à verser 470 000 euros aux parties civiles, et sa santé lui a permis d'éviter une peine de prison.
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