Affaire Laëtitia : Tony Meilhon devant ses juges
Tony Meilhon est entré dans le palais de justice de Nantes vers 9h20 ce mercredi matin. Tout de noir vêtu, une queue de cheval, quatre policiers du GIPN cagoulés autour de lui, il s'est assis dans le box des accusés, avant de se présenter au président de la cour d'assises, sous les yeux des nombreuses parties civiles.
#procès tony meilhon. pendant que les avocats plaident la constitution de partie civile, tony meilhon écrit. parfois étrange sourire
— Delphine Gotchaux (@delphgotchaux) May 22, 2013
Puis les jurés ont été appelés, dont six, quatre femmes et deux hommes, ont été tirés au sort.
Un procès hors normes
Deux salles d'assises du tribunal de grande instance de Nantes, onze parties civiles, quarante témoins et autant de médias, pour une retransmission en direct sur grand écran, sans oublier la présence massive de forces de l'ordre... Pendant trois semaines, les juges vont tenter de déterminer la responsabilité de Tony Meilhon dans le meurtre de Laetitia Perrais le 19 janvier 2011 à Pornic (Loire-Atlantique).
Ce matin-là, le scooter de la jeune victime, âgée de 18 ans, avait été retrouvé tout près de son domicile. Le surlendemain, Tony Meilhon, qui avait passé une partie de la soirée avec la jeune femme, avait été interpellé, affirmant alors avoir renversé la jeune fille avec sa voiture et s'être débarassé du corps. Dans les semaines qui avaient suivi, deux parties du corps avaient été retrouvées, à Lavau-sur-Loire et Port-Saint-Père.
Les postures de l'accusé
Le jour de son interpellation, Tony Meilhon avait affirmé ne pas se souvenir de la façon dont il s'était débarassé du corps. L'autopsie avait révélé que la victime avait été démembrée, mais aussi étranglée et poignardée plus d'une trentaine de fois. L'homme de 31 ans, dont 15 ans passés en prison, est passible de la prison à perpétuité, pour séquestration suivie de meurtre.
Pendant l'enquête, Tony Meilhon a alterné les postures, passant du silence à la collaboration, puis au geste fou en tentant de se suicider en avalant des lames de rasoir en mars 2012, au moment de la reconstitution. Aujourd'hui, même sa mère pourrait se constituer partie civile contre lui ; elle en fera la demande mercredi matin.
Un fait divers à rebondissements
Au-delà de l'horreur du fait divers, l'affaire Laetitia avait occupé la une de l'actualité, en 2011 et 2012, pour des raisons transversales. Le père de la famille d'accueil de Latitia Perrais - et de sa soeur jumelle Jessica - avait été mis en examen en août 2011 pour viols et attouchements sur Laetitia.
L'affaire avait aussi suscité les critiques acerbes du président de la République à l'époque, Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État avait mis en cause le système judiciaire nantais, et notamment le suivi judiciaire de l'accusé ; ses paroles avaient déclenché la colère, et un large mouvement de grève, dans les tribunaux français.
Autant dire que l'interrogatoire de Tony Meilhon, même s'il ne devrait pas répondre à toutes les questions, est très attendu.
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