Affaire Omar Raddad : une "des plus grandes erreurs judiciaires du XXe siècle" va être "rectifiée grâce à la Cour de révision", affirme son avocate
Alors que la justice a décidé d'ordonner de nouvelles investigations dans l'affaire Omar Raddad ce jeudi, l'avocate du jardinier, Sylvie Noachovitch, a réagi sur franceinfo en déclarant que "la bataille n'est pas terminée, nous allons vers la vérité judiciaire".
"Il s'agit d'une des plus grandes erreurs judiciaires du XXe siècle que nous allons rectifier grâce à la Cour de révision", a déclaré à franceinfo jeudi 16 décembre Sylvie Noachovitch, l'avocate d'Omar Raddad, après la décision de la Cour de révision d'ordonner de nouveaux actes d'enquête dans le cadre d'un supplément d'information. Cette décision tombe 27 ans après que le jardinier a été condamné pour le meurtre de Ghislaine Marchal, avant de bénéficier d'une grâce partielle en 1996. Il a toujours clamé son innocence.
franceinfo : Quelle est votre première réaction à cette décision de la Cour de révision ?
Sylvie Noachovitch : Omar Raddad n'est pas là aujourd'hui, car il avait trop peur d'un refus. Il a été extrêmement traumatisé par tous les refus qu'il a essuyés. Aujourd'hui, je suis son porte-parole et je tiens à vous informer que la Cour de révision a fait droit à ma requête. Il s'agit bien sûr d'une décision qui honore la justice. Il y a un supplément d'information qui a été ordonné, et il y aura effectivement des recherches complémentaires. Omar Raddad tient à remercier vraiment du fond du cœur son comité de soutien, mais également les journalistes. La bataille n'est pas terminée, nous allons vers la vérité judiciaire et au nom de la vérité, au nom également de Mr Omar Raddad, je déclare : "Vive la justice" !
Que va-t-il se passer maintenant ?
Il va y avoir une réouverture du procès, puisque cette Cour de révision rouvre le dossier avec, effectivement, les suppléments d'information que j'ai réclamés à titre subsidiaire, dans le cadre de mon mémoire sur toutes les expertises que j'ai réclamées et notamment ce fameux ADN qui apparaît à 35 reprises, sur des écritures et en mélange.
Qu'espérez-vous exactement ?
Nous espérons qu'il y a un nom sur cet ADN. Nous espérons que cela nous permettra d'arriver jusqu'à la Cour de révision, et cette décision est un pas vers la Cour de révision, un pas vers la révision. Il s'agit d'une des plus grandes erreurs judiciaires du XXe siècle, que nous allons rectifier grâce à la Cour de révision. C'est une joie immense que je partage avec Omar Raddad. On peut croire en la justice, on peut garder confiance. On se bat depuis 2008 et on a bien fait. On peut également remercier les soutiens, comme bien sûr Georges Fenech qui a fait la loi de 2014, et également notre soutien de toujours d'Omar Raddad, Jean-Marie Rouart. C'est un grand honneur et je suis heureuse.
Que vous a dit Omar Raddad, lorsque vous lui avez annoncé la nouvelle au téléphone ?
Omar Raddad est très heureux. Il reprend confiance en la justice. C'est un vrai espoir. Je ne sais pas si vous imaginez, mais en 2008, quand j'ai repris le dossier, personne ne me croyait. Tout le monde m'a dit que le dossier était enfoui et clôturé. Eh bien non ! Le dossier est rouvert pour le plus grand bonheur d'Omar Raddad, car il a toujours, depuis le premier jour, clamé son innocence. Il s'agit vraiment d'une des plus grandes erreurs judiciaires du XXe siècle qui va être rectifiée et je vais vous dire une chose importante : les écritures en lettres de sang qu'on a trouvées sur les portes et qui ont fait condamner un innocent qui se bat depuis 30 ans vont, je l'espère aujourd'hui, lui permettre de rectifier cette erreur judiciaire.
Quelles sont les prochaines étapes ?
La commission d'instruction va instruire ce dossier et étudier ces ADN que j'ai apportés à l'occasion de ce procès en novembre. Et ensuite, il y aura d'autres suppléments d'information, qui j'espère seront ordonnés et qu'une véritable enquête sera menée pour retrouver le véritable coupable. Même si ce n'est pas le rôle d'Omar Raddad de retrouver le coupable. En revanche, il est de l'ordre public que ce coupable soit retrouvé, ce ou ces coupables.
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