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Blanchiment d'argent de la drogue : "Tout au plus" une fraude fiscale, selon l'avocat de l'élue écologiste

Quel est le degré d'implication de l'adjointe écologiste de Paris dans ce vaste réseau international de blanchiment d'argent de la drogue ? Selon son avocat, Florence Lamblin, adjointe au maire du XIIIe, n'aurait à se reprocher "tout au plus" qu'une fraude fiscale.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Thomas Samson AFP)

Blanchiment d'argent sale ou "simple"
fraude fiscale ? Les faits ne sont pas de la même gravité et les peines
encourues très différentes.

Point de départ : le démantèlement
d'un vaste réseau franco-suisse de blanchiment d'argent de la drogue réalisé
par la police française. Les enquêteurs estiment à 40 millions d'euros le
volume des fonds blanchis au cours des cinq derniers mois.

Dans les filets de la police, 17 personnes dont une femme, élue de la
République, adjointe écologiste au maire du XIIIe arrondissement de Paris.
Florence Lamblin fait partie des premiers mis en examen, neuf personnes au
total, pour "blanchiment en bande organisée et association de
malfaiteurs". L'Un des suspects, soupçonné d'avoir participé au trafic de
drogue, est placé sous mandat de dépôt. Les huit autres, dont l'édile, sont
laissées en liberté sous contrôle judiciaire et moyennant le versement de
cautions. Les huit derniers suspects devaient être présentés au parquet ce
samedi.

Des centaines de milliers d'euros
en espèces

Au domicile de Florence Lamblin,
les enquêteurs auraient fait main basse sur 400.000 euros en liquide — 350.000
selon son avocat.

Mais l'élue dément toute implication dans ce vaste réseau de blanchiment.
Par
la voix de son avocat, elle affirme que cet argent provient d'un héritage — un compte bancaire ouvert en 1920,
qu'elle aurait, certes, cherché à dissimuler au fisc en le plaçant sur un
compte en Suisse. Et c'est au moment où elle souhaitait rapatrier cet argent en
France, qu'elle aurait été mêlée, à son insu, à ce réseau de blanchiment.
"Une personne de confiance" lui aurait proposé de percevoir la somme
en espèces, l'argent se révélant provenir de la vente de cannabis, on l'apprend
aujourd'hui.

Selon l'avocat de Florence Lamblin,
"s'il y avait quelque chose, ce serait tout au plus le fait de ne pas
avoir déclaré 350.000 euros à l'ISF
[...] Cela n'implique pas un blanchiment,
dont elle devra être mise hors de cause rapidement",
estime Me Jérôme
Boursican.

Architectes, galeristes et autres commerçants

Outre les 17 personnes interpellées
en France, deux ont été arrêtées à Genève et placées en détention. Il s'agirait, selon le quotidien suisse Le Temps, de deux frères d'origine marocaine qui recyclaient depuis des années de l'argent collecté en France par un troisième frère.

Cet argent liquide, provenant de la vente de drogue en France, était remis remis aux clients français de la société genevoise — des architectes, des galeristes et autres commercçants, par forcément au courant des dessous de la transaction. En touchant leur argent directement en liquide, ces évadés fiscaux évitaient de faire un virement vers leur compte en banque français, ce qui leur permettait de ne pas éveiller la curiosité des services fiscaux.

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