Bonnemaison mis en difficulté par des paris à la veille de deux décès
C'est avec les témoignages des soignants, qui ont côtoyé l'ancien urgentiste Nicolas Bonnemaison, qu'a commencé la deuxième semaine de son procès en appel. Dans une sincérité confondante, les infirmières et les aides-soignants entendus ce lundi par les assises du Maine-et-Loire, décrivent tous des patients en fin de vie mais dont l'état de santé était stable. Des récits déstabilisants pour la défense du docteur Bonnemaison. Le pire étant les paris d'un gâteau au chocolat fait par l'urgentiste avec des aide-soignants, la veille de deux décès.
"Il n'y avait aucune raison qu'elle décède ainsi" - Sandrine, infirmière
"Ils ne justifiaient qu'on procède à des injections de sédatifs potentiellement mortels, il n'y avait pas de souffrance", insiste Laurie. "Françoise était confortable , raconte Nathalie, il n'y avait aucune raison qu'elle décède ainsi" . " Ç a m'a choqué, elle n'était pas en train de mourir, évoque Sandrine à propos d'une autre patiente décédée brutalement en mai 2001 après un passage du docteur dans sa chambre.
"Je ne partage pas ma décision thérapeutique" explique le docteur Bonnemaison
L'accusé lui apporte à la cour un tout autre diagnostic que celui du personnel soignant. Il parle de symptômes de mort imminente, de souffrance à bannir, de la nécessité d'agir seul. Pourquoi ? Pour protéger les infirmières répète-t-il. "Mais on n'a pas besoin d'être protégées" ou au contraire "ce genre d'attitude nous expose" s'agacent les infirmières. "Je ne partage pas ma décision thérapeutique" réplique le docteur Nicolas Bonnemaison, avant de reconnaître qu'il se sent quand même coupable du désagrément qu'il a causé au personnel soignant "par manque de communication".
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