Naufrage du "Bugaled Breizh" : la Royal Navy rejette toute responsabilité, les familles des victimes crient au mensonge
Plusieurs haut-gradés de la Royal Navy ont assuré que le sous-marin suspecté d'avoir provoqué le naufrage était à quai le jour du drame.
Le commandant d'un sous-marin britannique de la Royal Navy, suspecté d'avoir provoqué le naufrage meurtrier du Bugaled Breizh, a rejeté toute responsabilité dans le drame, mardi 12 octobre. Les familles des cinq marins tués pensent que le chalutier breton qui pêchait au large des Cornouailles a été coulé par un sous-marin qui se serait pris dans ses filets. Interrogé durant une heure environ devant la Haute Cour de Londres, Andrew Coles (qui n'est plus dans la Royal Navy) a rejeté toute implication de son ancien sous-marin nucléaire d'attaque. "Nous n'étions absolument pas impliqués. Nous étions à quai" à Devonport, dans le sud-ouest de l'Angleterre, "le 15" janvier 2004, a-t-il affirmé.
Selon lui, le Turbulent devait prendre part à des exercices de l'Otan prévus dans la zone à partir du 16 janvier, mais n'a pu le faire en raison d'une avarie. Le sous-marin, qui était stationné pour maintenance à Devonport depuis le mois de novembre précédent, n'a repris sa navigation que lundi 19 janvier. Plus tôt dans la journée, deux autres haut-gradés de la Royal Navy ont assuré que le Turbulent était à quai le jour du naufrage.
A la sortie de l'audience, ce témoignage a été sérieusement mis en doute par les familles des victimes. "Ce ne tient pas debout. Il y a encore plein d'éléments qui ne sont pas éclaircis, a regretté Thierry Lemétayer, le fils d'une victime, devant la presse. C'est là qu'on voit que la justice n'avance pas." En France, une longue procédure judiciaire, clôturée en 2016, n'avait pu trancher entre l'hypothèse d'un sous-marin et celle d'un accident de pêche.
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