Ce que l'on sait de la mutinerie Ă la prison de Vivonne
Un refus de permission de sortie d'un détenu serait à l'origine des heurts, lundi, selon le syndicat Force ouvriÚre. Des incendies déclenchés dans la prison ont fait onze blessés.
Tout est désormais sous contrÎle. Une cinquantaine de détenus se sont engagés dans une mutinerie de prÚs de six heures, lundi 12 septembre au soir, à la prison de Vivonne, prÚs de Poitiers (Vienne). Les mutins ont déclenché des incendies au sein de la détention qui ont fait plusieurs blessés légers. Franceinfo résume les événements de la soirée.
Que s'est-il passé dans le centre de détention ?
La mutinerie a dĂ©butĂ© vers 17 heures, lorsque des dĂ©tenus "sont parvenus Ă s'emparer du trousseau de clĂ©s du surveillant d'Ă©tage", selon un communiquĂ© du ministĂšre de la Justice. Les deux mutins sont parvenus Ă subtiliser aussi le talkie-walkie d'alarme du surveillant, ce dernier ayant pu s'extraire indemne de la coursive.Â
Les mutins ont pris possession de l'étage, qui héberge une cinquantaine de prisonniers. Ils ont ouvert les cellules et ont déclenché plusieurs départs de feu. AprÚs avoir "mis le feu aux coursives et à l'atrium" (le rond-point central), des détenus "ont tout cassé à l'intérieur", a ajouté un délégué régional du syndicat FO. Les équipes régionales d'intervention et de sécurité (Eris), basées à Bordeaux, et des gendarmes mobiles sont alors intervenus vers 20h30. Ils ont repris le contrÎle du 2e étage du centre pénitentiaire peu aprÚs 22 heures.
Quelles sont les raisons de cette Ă©meute ?
Lâincident aurait eu comme origine le refus de permission de sortie Ă un dĂ©tenu, selon FO citĂ© par France Bleu Poitou. Le dĂ©tenu se serait rebellĂ©, entraĂźnant d'autres personnes dans son mouvement.
Le centre de Vivonne, inaugurĂ© en 2009, est un Ă©tablissement mixte, ultra-moderne, combinant maison d'arrĂȘt (305 places) et centre de dĂ©tention (271 places). Il hĂ©bergeait ces jours-ci 525 dĂ©tenus, ne suggĂ©rant pas de problĂšme de surpopulation. Mais un syndicat indique avoir alertĂ©, ces derniers mois, contre une tendance au regroupement vers Vivonne de dĂ©tenus "difficiles" d'autres structures, mettant en garde contre le risque de voir le centre se transformer en "poubelle pĂ©nitentiaire".
Cette mutinerie a-t-elle fait des victimes ?
Les incendies ont fait onze blessĂ©s, intoxiquĂ©s par des inhalations de fumĂ©e. Il s'agit de cinq membres des forces de l'ordre et de six dĂ©tenus, qui ont tous étĂ© hospitalisĂ©s. Un des prisonniers blessĂ©s a Ă©tĂ© victime d'un infarctus, prĂ©cise FO.Â
L'incendie, qui a touchĂ©Â un Ă©tage sur trois d'un bĂątiment de la dĂ©tention, a Ă©tĂ© maĂźtrisĂ© par les pompiers. Mais la prison a subi des dĂ©gĂąts. Une soixantaine de dĂ©tenus devraient ĂȘtre relogĂ©s car leurs cellules sont dĂ©sormais hors d'usage.
Des poursuites judiciaires devraient ĂȘtre engagĂ©es contre plusieurs dĂ©tenus au fur et Ă mesure de l'enquĂȘte, a prĂ©cisĂ© le ministĂšre de la Justice. A la suite de l'intervention des forces Eris, deux dĂ©tenus de 30 et 34 ans, l'un condamnĂ© pour stupĂ©fiants, l'autre pour violences, ont Ă©tĂ© placĂ©s en garde Ă vue. Les autres prisonniers de l'Ă©tage "ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s vers le gymnase" de la prison.
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