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Détournement de fonds publics : la députée Sylvie Andrieux jugée en appel

Condamnée en première instance à un an de prison ferme pour détournement de fonds publics, la députée socialiste des Bouches-du-Rhône, Sylvie Andrieux, comparait ce lundi en appel à Aix-en-Provence. Ce procès met une nouvelle fois en lumière le clientélisme qui empoisonne depuis plusieurs années la vie politique marseillaise.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
  (Sylvie Andrieux à l'Assemblée nationale, le 29 avril 2014. ©Maxppp)

C’est une nouvelle affaire embarrassante pour le Parti socialiste marseillais. Mêlant politique, clientélisme et gros sous, le procès en appel de la députée Sylvie Andrieux s’ouvre ce lundi à Aix-en-Provence, où elle comparait pour une affaire de détournement de fonds publics. En première instance, en mai 2013, elle avait été condamnée à un an de prison ferme, deux ans avec sursis, 100.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité. Elle est accusée d’avoir détourné 700.000 euros de subventions au profit de ces associations fictives.

La députée socialiste des Bouches-du-Rhône, élue depuis 1997 et qui s’est mise “en congé du PS ” après cette condamnation conformément à la demande du parti, a cependant conservé son siège à l’Assemblée nationale où elle apparait désormais comme “non-inscrit”.

En première instance, Mme Andrieux, qui occupait des fonctions au sommet de la hiérarchie du conseil régional - présidente du groupe PS et vice-présidente de la Région en 1998, chargée de la politique de la ville en 2004 - avait crié au complot, affirmant avoir eu un "rôle insignifiant " et ignoré la nature frauduleuse des associations.

Le procès doit durer jusqu'au 13 juin

"Je n'ai jamais examiné ou détenu un dossier, n'en ayant ni le temps, ni la possibilité, ni la compétence ", avait-elle asséné, comparant son rôle à la tête des socialistes à celui de "la reine d'Angleterre " et rejetant les responsabilités sur l'administration régionale et sur son collaborateur, Roland Balalas.

Mais pour la justice, le rôle de Roland Balalas n’a été que celui d’un relais, obéissant aux consignes de Sylvie Andrieux. Il a fait "prospérer les choix et instructions " de Sylvie Andrieux, qui faisait voter les "dossiers signalés ", même lorsque l'administration régionale leur donnait un avis défavorable, comme en ont témoigné plusieurs agents, évoquant des "pressions " mais aussi des documents signés par l'élue. Sylvie Andrieux "s'est appuyée sur une institution qu'elle savait défaillante en terme d'instruction des dossiers et de contrôle des associations ", ont noté les magistrats.

Sept autres personnes, qui contestent elles aussi leur condamnation, comparaîtront lors de ce procès en appel. Le procès doit durer jusqu'au 13 juin.

 

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