: Replay Etats généraux de la justice : Emmanuel Macron condamne les attaques contre le droit européen, qu'il qualifie de "vieille maladie française"
Cette grande consultation doit réunir pendant plusieurs mois, dans des groupes de travail, tout l'écosystème de la justice.
Ce qu'il faut savoir
Une pique adressée aux candidats à la présidentielle. Lors de son discours d'ouverture des états généraux de la justice, lancés lundi 18 octobre à Poitiers (Vienne), le président de la République s'est dit "étonné (...) de voir que dès qu'il y a un problème, nous en revenons à cette vieille maladie française qui consiste à dire : 'C'est l'Europe'". Ces déclarations font allusion aux attaques de plusieurs candidats à la présidentielle de 2022, dont Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Michel Barnier à droite. Le président a également tenu à réaffirmer son attachement à l'UE : "Notre justice s'est construite depuis longtemps dans le dialogue des juges au niveau européen. Ce dialogue a accompagné la construction politique de l'UE, il l'a précédé."
Des états généraux pour "provoquer un débat dans toute la société". Telle est l'ambition de ces états généraux, a expliqué le chef de l'Etat lundi. "Nous avons deux objectifs, a annoncé le président dans son discours d'ouverture. Renouer le pacte civique entre la nation et la justice [et] garantir l'efficacité du service public de la justice."
Une consultation demandée par les plus hauts magistrats. Début juin, les deux plus hauts magistrats de France, Chantal Arens, première présidente de la Cour de cassation, et François Molins, procureur général près la Cour de cassation, s'étaient dits inquiets des "mises en cause systématiques de la justice", critiquée pour sa lenteur et accusée de laxisme par des syndicats de police et des responsables politiques.
Des groupes de travail. Ces états généraux réuniront pendant plusieurs mois, dans des groupes de travail, tout l'écosystème de la justice : juges, procureurs, greffiers, auxiliaires, avocats, mandataires huissiers, surveillants pénitentiaires... ainsi que des citoyens volontaires, selon l'Elysée.
Des états généraux critiqués. L'organisation de cette consultation est jugée trop tardive par le monde judiciaire et les syndicats de magistrats. "Il n'y a pas, selon nous, de travail sérieux possible en période préélectorale", a estimé lundi sur franceinfo Cécile Mamelin, vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM). Emmanuel Macron aura en effet attendu la fin de son mandat pour prononcer un discours donnant sa vision de la justice, alors que pas moins de trois projets de loi, dont une loi de programmation sur cinq ans, ont été portés par ses gardes des Sceaux successifs.