Disneyland Paris : les handicapés discriminés ?
L’Union nationale des associations de parents d’enfants handicapés (Unapei) a lancé une pétition pour que cesse une série de discriminations qu’elle dit avoir remarquée à Disneyland Paris. Le constat va prendre une tournure judiciaire avec un dépôt de plainte annoncée ce jeudi. La direction du parc se défend en avançant la nécessité de la sécurité.
Du vécu et des tests à l'appui de la plainte
A l’appui de la pétition et de la plainte de l’Unapei, des témoignages remontés par des familles à l’association et une opération de "testing", c'est-à-dire des vérifications menées dans l’anonymat sur le parc.
Quand un groupe de personnes handicapées mentales arrive à Disneyland Paris, il est dirigé vers une caisse particulière où chacun reçoit une carte de couleur verte qui fait état de son handicap. On lui indique aussi la liste des attractions accessibles. La présidente de l’Unapei, Christel Prado, évoque "une mise à l’écart systématique " des handicapés mentaux.
Le fameux pass-prioritaire pour les personnes handicapées mentales est une obligation et sur ce point, le directeur général de l’Unapei, Thierry Nouvel, parle de "délit de faciès" :
"Lorsqu’une personne handicapée mentale se présente devant une attraction, elle est refoulée, doit obtenir un pass-prioritaire, ce qui équivaut à une heure et demie de formalités."
Des contraintes pour l'accès aux attractions
Avec la carte dont le détail est précisé sur le site de Disneyland Paris, le parcours vers l’amusement n’est pas facilité pour autant. Les complications se multiplient quand le groupe arrive devant une attraction. Les personnes, bien qu'autonomes, apprennent qu'elles ne peuvent pas monter ensemble avec leur accompagnateur, elles doivent donc passer une par une. C’est évidemment l’impossibilité de s'amuser en groupe et l'attente est longue pour ce passage individuel.
Steeven a fait les frais de ce chemin de croix. Il se faisait une joie de venir, il est reparti écœuré...
La direction du parc s’est dite "très surprise " par l’action en justice envisagée par l’Unapei et avance l’argument des règles de sécurité. Selon Daniel Delcourt, le directeur général adjoint en charge des opérations du parc, "en cas de problème, les pompiers doivent pouvoir connaître le nombre de personnes handicapées présentes sur une attraction ".
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