Drame de Melun : les avocats ne veulent pas remettre en cause leur liberté
A l’entrée des tribunaux, les avocats ne sont pas fouillés. Ils rentrent avec leur carte professionnelle. Leur statut d'auxiliaire de justice leur permet une liberté d’accès et de circulation vers les salles d’audience, les bureaux des magistrats et de leur bâtonnier. Même le plan Vigipirate n’a pas atteint la profession et l’agression dramatique de jeudi au tribunal de Melun n’incline pas les avocats à réclamer une meilleure sécurité.
Pas de fouilles des avocats
En passant le portique de sécurité installé à l’entrée du tribunal de Melun, l’avocat Joseph Scipilitti savait qu’il ne serait pas fouillé et que son arme n’allait pas être découverte. C’est la règle au palais de justice et, pour Rodolphe Constantino, avocat au barreau de Paris, elle ne doit pas changer.
"La profession a perdu beaucoup de sa superbe mais on peut encore rentrer dans un palais quand on est avocat, juste en montrant sa carte et j’espère que ça restera comme ça."
Me Constantino estime que le drame de Melun est "un accident effroyable unique en son genre et qui ne doit pas faire changer les règles." Cet avis est partagé par le président de la conférence des barreaux d’Ile-de-France, Olivier Fontibus.
"Les palais de justice sont nos maisons. Est-ce que vous pensez qu’il faut à chaque fois changer les lois dès qu’il y a un drame ? Je ne suis pas certain."
"Un travail en confiance"
Le rôle d’un bâtonnier, exposé à des conflits, pourrait pourtant relancer la réflexion sur la nécessité des contrôles. Jean-Charles Negrevergne, bâtonnier de Meaux en Seine-et-Marne, ne veut pas aller sur ce chemin, estimant que le débat, lié à un drame, n’a aucune raison de s’ouvrir.
"Travailler dans la sérénité, c’est travailler en confiance, une confiance qui ne serait plus la même si on est soumis aux mêmes conditions de sécurité que d’autres."
Me Negrevergne s’interroge aussi sur le respect de la vie privée, compatible ou pas avec la fouille des sacs personnels des avocats.
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