Financement de campagnes au FN : un proche de Marine Le Pen mis en examen
C'est après 48h de garde à vue que Frédéric Chatillon s'est vu notifier sa mise en examen dans le cadre du financement de plusieurs campagnes électorales du Front national, selon une source judiciaire. La Justice enquêtait sur les cantonales 2011 et les législatives 2011. Elle a élargi ses investigations à la présidentielle de 2012.
Présenté aux juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi, Frédéric Chatillon devra répondre d'escroquerie, de faux et usage de faux, d'abus de biens sociaux et de blanchiment d'abus de biens sociaux. C'est la première mise en examen dans cette affaire. Elle vise le micro-parti de Marine Le Pen, Jeanne et la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon et le rôle que ces deux structures ont joué auprès des candidats. Jeanne leur prêtait à la fois de l'argent et leur vendait des kits de campagne avec photos, affiches et tracts réalisés par Riwal à des prix peu compétitifs. Les taux d'intérêts de ces prêts pouvaient monter à 6 ou 7%, pour un kit coûtant 16.000 euros environ.
"Cette affaire ne me concerne pas juridiquement "
Le FN a toujours rejeté toute irrégularité dans cette affaire, affirmant que Jeanne a parfaitement le droit de prêter aux candidats et que la Commission nationale des comptes de campagne a régulièrement validé tous les bilans présentés par le parti pour chaque campagne. "Je n'ai pas été auditionnée. Je ne sais absolument pas de quoi retourne cette affaire. Elle ne me concerne pas juridiquement ", balaye Marine Le Pen. Assurant que tous les candidats aux municipales ont été remboursés, la présidente du FN explique que seul un recueil de document a eu lieu au parti dans le cadre de cette procédure : pas d'audition ni de perquisition. Elle invite à respecter la présomption d'innocence et estime que la large gamme de reproches à l'encontre de Frédéric Chatillon ne tient qu'à la volonté des juges de s'éviter un réquisitoire supplétif.
Amitiés syriennes
Ancien responsable du syndicat étudiant d'extrême-droite GUD dans les années 90, Frédéric Chatillon a rencontré Marine Le Pen sur les bancs de la faculté de droit Paris 2 Panthéon-Assas. Cultivant les amitiés syriennes proches du régime de Bachar Al-Assad, il soutient publiquement le Hezbollah et ne cache pas son amitié avec Dieudonné, ni son admiration pour Mussolini. Cette réputation sulfureuse et la personnalité forte en gueule du personnage n'empêchent pas la présidente du FN de lui maintenir sa confiance : "Il va enfin pouvoir avoir accès au dossier, savoir quels sont les motifs, et apporter des explications ", tranche-t-elle.
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