Financement du FN : Wallerand de Saint-Just mis en examen
Deux mois et demi avant les élections, la tête de liste FN aux élections régionales en Ile-de-France, Wallerand de Saint-Just a été mis en examen à titre personnel pour recel dans une affaire touchant au financement du parti. Il est également placé sous le statut de témoin assisté pour complicité d'escroquerie au préjudice de l'Etat lors de législatives 2012.
"Espèce de mascarade"
Le parti, le Front national lui-même, est déjà mis en examen en tant que personne morale. Le FN étant représenté par... Wallerand de Saint-Just, déjà. Le dirigeant frontiste nie tout comportement frauduleux de la part du parti présidé par Marine Le Pen et dénonce une "espèce de mascarade " à l'approche des élections régionales de décembre.
Micro-parti Jeanne et société Riwal
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire en avril 2014 pour escroquerie, abus de bien social, complicité et recel de ces délits visant le financement des campagnes électorales du FN. L'enquête porte sur les liens financiers entre le microparti "Jeanne" de la présidente du FN Marine Le Pen et la société Riwal, qui s'occupe du matériel de campagne. Les juges cherchent à savoir si le FN et "Jeanne" n'ont pas profité de facilités de paiement offertes par la société Riwal dans le cadre de campagnes électorales.
Financement illégal
Sur demande des magistrats instructeurs, l'enquête avait été élargie en mars dernier à des faits de financement illégal de partis politiques par une personne morale et d'acceptation par un parti d'un financement provenant d'une personne morale. Mais le délit d'acceptation n'est plus réprimé, ce que Wallerand de Saint-Just a fait remarquer aux enquêteurs en juin, lors d'une audition en tant que personne physique.
"Il n'y a rien qui permette de dire que le Front national s'est rendu coupable d'un recel d'abus de biens sociaux et d'une complicité d'escroquerie "
A l'issue de cette audition, où il était convoqué notamment pour répondre de ce grief, il avait finalement été placé sous le statut de témoin assisté. Wallerand de Saint-Just conteste avec force que la vente aux candidats du parti d'extrême droite d'un kit de campagne et l'octroi de prêts aux candidats FN puissent constituer un délit. "Il n'y a rien qui permette de dire que le Front national s'est rendu coupable d'un recel d'abus de biens sociaux et d'une complicité d'escroquerie ", a-t-il dit à la presse.
Mises en examen
Trois personnes morales et sept personnes physiques ont été mises en examen dans ce dossier : le FN, "Jeanne", la société Riwal, son patron Frédéric Chatillon, sa concubine, le premier vice-président du FN et secrétaire général de "Jeanne", Jean-François Jalkh, le commissaire aux comptes du FN Nicolas Crochet, l'ex-trésorier de "Jeanne", Olivier Duguet, son successeur Axel Loustau, et Wallerand de Saint-Just. Wallerand de Saint-Just a estimé que ces mises en examen n'auront aucune incidence électorale.
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